L’entreprise de Félix et de Basile Gaulier, basée à Saint-Malo (35), a présenté son enjambeur modulable, capable de déplacer des charges, de biner, de désherber et d’accueillir 2 lits pour des chantiers de plantation ou de désherbage.

L’enjambeur modulaire de maraîchage Romanesco peut surprendre aux premiers abords par son architecture. Dotée de seulement 3 roues, la machine est conçue pour « avoir toujours une roue qui touche le sol », explique Félix Gaulier, un des concepteurs. En étant assis ou allongé, la pénibilité est réduite pour les 2 opérateurs qui peuvent embarquer sur l’outil, qui convient aussi bien pour de la plantation, de la manutention ou de la récolte de légumes. Le système « assiste les maraîchers tout au long de l’année. Il peut porter des palox allant jusque 300 kg ». Les 590 kg de l’ensemble limitent le tassement des sols.

Relâcher les cervicales

Les lits se montent et se démontent sur le système modulaire « sans outils. L’appuie-tête relâche les cervicales pour être le plus détendu possible ». Les modules se fixent simplement à l’aide de 4 rotules, qui reçoivent des têtes d’attelage type flèche de remorque automobile. Une caméra vient détecter le milieu de la planche pour avancer à une vitesse allant de 10 à 500 m/h. Ce guidage se réalise par détection de couleur et en 3D : si la planche n’est pas recouverte de paillage, l’enjambeur est tout de même capable de garder la bonne direction. La télécommande avec aimant peut se fixer à proximité de l’utilisateur, soit sur l’accoudoir du poste de pilotage, soit près du lit.

100 % électrique, chaque roue dispose de son propre moteur. « La vitesse de ces roues est synchronisée pour qu’il n’y ait pas de ripage ». La batterie lithium permet une autonomie d’une demi-journée en utilisation intensive, comme sur des chantiers de binage. Mais les panneaux solaires situés en toiture « produisent ce qui est consommé. Pour une plantation, l’autonomie est de 1 jour et demi ». En 3,5 heures, en branchant l’enjambeur Romanesco sur le secteur, la totalité de la batterie est chargée.

Gagner du temps

Lors d’une démonstration au champ organisée par Rés’Agri Légumes 29 à Cléder (29), le Romanesco a été testé sur plantation d’échalotes. « On peut imaginer une trémie à l’avant qui contient les plants, pour que les opérateurs allongés sur les lits puissent travailler en continu ». Sur la planche de 4 rangs, la vitesse a été réglée à 250 m/h. La machine évite de se déplacer pour aller chercher des plants, ou encore limite le travail en amont qui consiste à disposer des sacs d’échalote tout au long des planches. Pour déplacer la machine d’une parcelle à l’autre, un attelage 3 points catégorie 2 est prévu sur le côté pour un transport sur route avec tracteur.