- Illustration Le drone à l’heure des semis précoces de couverts végétaux
Un écart de biomasse de 1,2 t de MS/ha entre le couvert semé au 15 octobre après ensilage (à gauche) et celui semé le 15 juillet au drone (à droite).

Le drone à l’heure des semis précoces de couverts végétaux

Cette année, la Chambre d’agriculture a suivi plusieurs essais de semis de couverts par drone dans les Côtes d’Armor. Les résultats de l’expérimentation sur maïs à Plœuc-L’Hermitage sont positifs.

« Les couverts après maïs manquent généralement de développement et leurs semis, pouvant tomber pendant la pointe de travail des ensilages et à une période où la météo se dégrade, s’avèrent parfois difficiles », rappellent Sébastien L’Hermite et Claire Poyac, conseillers agronomie et bassin versants. « Les couverts après blé ou orge, eux, souffrent souvent de la sécheresse. Si une implantation précoce, 24 heures après moisson, permet de profiter de l’humidité résiduelle et ainsi d’augmenter le taux de germination, encore faut-il avoir la disponibilité du matériel et le temps sachant qu’il faut gérer la récolte de paille rapidement… » Cherchant à répondre à ces problématiques, depuis plusieurs années, la Chambre d’agriculture de Bretagne mène des essais de semis de couvert précoces.

Coûts d’implantation raisonnables

En 2022, sur le territoire du BV Oust / Lié / Sulon / Daoulas / Poulancre, du RGI a par exemple été semé au drone dans un maïs, le 15 juillet, par la société Adrone Plus qui intervient sur toute la Bretagne dans le domaine agricole (analyse thermographique et nettoyage de panneaux photovoltaïques notamment). « Nous recommandons une intervention dans un maïs à un stade entre 8 et 10 feuilles afin que le RGI végète en attendant la récolte », précisent les agronomes. « L’usage d’un drone évite d’abîmer la culture en place, permet une bonne répartition de la semence et offre un débit de chantier intéressant. De plus, le coût est raisonnable car les tarifs sont proportionnels à la quantité semée : de 30 €/ha pour 4 kg de semence/ha à 45 €\ ha pour 30 kg/ha », résument-ils.

Dans cette parcelle appartenant à Pascal Le Feuvre, en plus de l’implantation précoce par drone, un semis comparatif a été réalisé au 15 octobre, soit 10 jours après l’ensilage de maïs. Mardi 13 décembre, lors d’une réunion bout de champ, l’agriculteur de Plœuc-L’Hermitage a partagé son ressenti : « L’essai est vraiment concluant cette année malgré un été exceptionnellement sec. On peut tout d’abord constater la répartition homogène du semis sur la parcelle et remarquer surtout l’écart de biomasse entre les deux dates de semis. » Selon les mesures, la biomasse est en effet supérieure de 1,2 t MS / ha pour le semis précoce par drone.

[caption id=”attachment_74974″ align=”aligncenter” width=”720″] Un écart de biomasse de 1,2 t de MS/ha entre le couvert semé au 15 octobre après ensilage (à gauche) et celui semé le 15 juillet au drone (à droite).[/caption]

Semis précoce contre fuite d’azote

Les conseillers se sont également penchés sur les reliquats azotés afin d’évaluer la réduction de fuite d’azote dans le système : « Sur cette parcelle qui est dans une situation à risques de fuite – précédent de 6 ans de pâture avant le maïs –, nous nous sommes aperçus que le semis précoce avait capté 200 unités d’azote en plus valorisées par la biomasse et sa valeur alimentaire. » Sébastien L’Hermite et Claire Poyac terminent en annonçant que sur la campagne à venir des « essais plus poussés » auront lieu après orge avec plusieurs espèces afin de la valider techniquement l’approche d’implantation de couverts par drone.

En 2023, une autre parcelle semée au drone

« Pour implanter précocement les couverts, il m’est arrivé de pratiquer la technique à la main car pour avoir une répartition homogène avec un épandeur d’engrais ou un distributeur Delimbe il faut passer tous les 3 mètres sur la parcelle ce qui entraîne un écrasement de la culture », a expliqué Pascal Le Feuvre, installé à Plœuc-L’Hermitage. Revenant sur l’expérience de semis précoce au drone mené chez lui, le Costarmoricain confiait : « À la vue de la réussite du couvert et au coût de la prestation, l’année prochaine, il y aura au moins une nouvelle parcelle semée ainsi chez moi. Le plus appréciable ? Grâce à cette implantation précoce, après l’ensilage du maïs, il n’y a plus rien à faire à part regarder pousser le ray-grass. »


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