Les variétés issues de sélection biologique sont naturellement plus adaptées à résister aux conditions stressantes de l’agriculture bio. Explication des différents processus de sélection.

Les variétés semées dans les champs sont issues d’un long processus de recherche. Il faut 10 années pour sélectionner une variété.

Sélection dite « conventionnelle » VS la sélection « bas intrants ou AB »

Les programmes de recherche sont pour la plupart orientés sur une sélection dite « conventionnelle ». Les variétés LG Absalon ou Chevignon, bien connues en bio, en sont issues. Par leurs caractéristiques, elles ont fait preuve d’un bon comportement en conditions biologiques.
Pour la sélection “bas intrants”, il s’agit d’une sélection bas-intrants sur les premières années, confortée par une sélection en AB, sur les 4 ou 5 dernières années de sélection. Les variétés issues de cette sélection sont donc bien adaptées à la culture en bio. Des variétés comme Gwenn ou Geny sont issues de ce processus.
La sélection biologique : une sélection 100 % AB sur des critères particuliers
En Europe, deux principaux sélectionneurs se concentrent encore sur cette sélection 100 % AB : Peter Kunz (GZPK) en Suisse et  Dottenfelderhoff en Allemagne.

Cette sélection bio se distingue des autres sélections car elle se concentre sur certains critères :
• La tolérance aux stress azotés et aux maladies, notamment à la rouille jaune. Cette maladie peut engendrer des pertes de rendement importantes en cas d’attaque. Des résistances à la carie et au charbon nu sont également recherchées.
• Des plantes hautes, à très hautes pour la couverture du sol et la concurrence aux adventices.
• Une architecture plus aérée avec des entre-nœuds plus longs et des épillets décollés pour assurer une bonne ventilation et limiter la propagation des champignons (fusariose, septoriose…)
• La bonne qualité boulangère garantie dans les conditions particulières de l’agriculture biologique

Avec une recherche en conditions bio, souvent limitantes, voire stressantes, on observe également qu’il s’agit de variétés plus résilientes. En période de stress azoté ou hydrique, ces variétés se comportent très bien. Elles font preuve d’une belle rusticité.
Au-delà des critères agronomiques, une attention particulière est portée à la qualité. La priorité des sélectionneurs est l’excellence en panification. Des tests de meunerie garantissent la qualité boulangère en conditions bio. Les critères chers aux boulangers, comme la force boulangère ou le P/L, sont très bons.

Des variétés pour bonifier vos mélanges

Ces variétés peuvent être utilisées en pur mais leur meilleur positionnement est en mélange. D’autant que le mélange variétal est une pratique recommandée en bio pour sa stabilité de performance. Avec leur haute qualité boulangère, les variétés 100 % AB viennent bonifier le mélange. Il est recommandé de les intégrer 30 à 40 % dans les mélanges.

Tengri, variété phare et la relève

Tengri, blé issu de sélection biologique, est utilisé depuis plus de 20 ans. La variété est largement reconnue pour sa qualité meunière et son excellent taux de protéine. Elle est VRM (Variété recommandée par la meunerie) pour le bio, preuve de sa qualité indéniable.
Depuis Tengri, d’autres variétés se développent en France. Graziaro, avec sa hauteur atypique, est un des blés les plus haut d’Europe. Poesie, variété barbue, se démarque par son excellent poids spécifique (PS). La nouveauté, Grannosos, blé barbu à bonne santé foliaire, amène un indice de chute (Hagberg) élevé et PS élevé.

Charlotte Carn – cap’AB

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