- Illustration La Bretagne vue du ciel
Le planeur crée des vocations, mais aussi des amitiés.

La Bretagne vue du ciel

À l’aérodrome de Loyat, le planeur fait naître des vocations chez les jeunes. Certains se lancent même dans la compétition. 

« Tendu ! ». Le mot résonne dans le cockpit exigu du planeur Janus. La treuillée est en train de faire son œuvre. Attaché à l’aérodyne, le câble est rembobiné à toute vitesse de l’autre côté de la piste. Une secousse. Le planeur s’ébranle et glisse sur la piste. Les 100 km/h sont atteints en quelques secondes. Décollage. Montée à toute allure à 45°. Un bruit retentit sous l’appareil. C’est le câble du treuil qui vient d’être relâché. « Ça y est, on est libre », s’exclame Maxime Ballue, jeune pilote de 17 ans. Pour continuer à faire voler la carcasse de plastique de 600 kg et 18 m d’envergure, il se met ensuite en quête de courants ascendants pour y ‘spiraler’ et prendre de l’altitude. À travers la verrière, la campagne morbihannaise s’étend 450 m plus bas. Prairies, céréales fraîchement moissonnées et forêts forment une mosaïque colorée.

Le pilote doit rechercher les ascendances thermiques pour continuer à voler.

D’abord une passion, puis une vocation

Maxime Ballue habite Loyat, dans le Morbihan. Il découvre le planeur en 2020 en effectuant un stage d’initiation dans l’aérodrome de Brocéliande, situé à quelques kilomètres de chez lui. La passion arrive très vite. Un mois et une dizaine d’heures de vol plus tard, Maxime est « lâché ». Pour un pilote de planeur, cela représente le premier vol en solo. « On fait seulement un ou deux tours de piste », se souvient le jeune homme. « Mais c’est une sensation incroyable. Un mélange de stress et d’excitation. On est bien plus concentré que d’habitude mais on sait qu’on ne risque rien car on est bien préparé ». Aujourd’hui, Maxime a plus de 200 treuillées et 140 heures de vol à son actif. « J’ai essayé tous les planeurs du club », affirme-t-il. En quête de nouveaux challenges, le pilote souhaite désormais se surpasser. « Maintenant, je ne suis plus dans le plaisir mais dans la compétition ». En effet, il a participé cet été à un évènement interrégional qui s’est déroulé sur l’aérodrome de Saint-Sulpice-des-Landes, en Ille-et-Vilaine. « L’objectif était de suivre un parcours le plus rapidement possible », raconte Maxime Ballue. « Nous avons fait des circuits qui allaient jusqu’à 320 km de distance ». Le jeune homme se positionne en deuxième place du classement général, et en tête de la catégorie des planeurs monoplace. « Cela me motive à recommencer l’année prochaine, voire à participer au championnat de France ». Plus qu’une passion, cette activité a déclenché chez Maxime une véritable vocation. « J’aimerais être pilote de chasse », confie le lycéen. « Je n’y avais pas pensé avant. C’est le planeur qui m’en a donné envie ». Il envisage également de devenir instructeur de vol à voile en tant que bénévole. « Mais ça, ça dépendra du temps libre que j’aurais avec les études », sourit-il.

Place aux jeunes

Sur l’aérodrome de Loyat, de nombreux jeunes partagent leur passion commune pour le vol à voile. Certains découvrent l’activité via la classe aéronautique proposée aux secondes du lycée La Mennais de Ploërmel. « Nous devons déposer notre candidature au lycée », explique Titouan Launay et Jeanne Depauw, tous deux issus de la classe aéro. « En général, 8 élèves sont choisis par an en fonction de leur motivation et dossier scolaire ». Au cours de l’année, les lycéens alternent donc entre théorie en salle et vol à l’aérodrome. Outre les relations humaines fortes et les amitiés nouées, le planeur apporte aux jeunes de nombreuses compétences. « Nous apprenons à gérer notre stress, à être patients, autonomes et très rigoureux. On doit penser à tout ! ». L’esprit d’équipe est également indispensable. « Même si on est souvent seul dans son appareil, le planeur nécessite un véritable travail d’équipe », livre Maxime Ballue. « On veille tous les uns sur les autres pour vérifier que tout se passe bien ».

L’intérieur du cockpit.

Qu’y a-t-il dans le cockpit ?

Le planeur se pilote grâce au manche, qui permet de le diriger en tangage et en roulis. Activé avec le pied, le palonnier contrôle l’engin en lacet dans les virages. Une manette à la gauche du pilote a pour rôle d’actionner les aérofreins notamment au moment de l’atterrissage. Sur le tableau de bord, cinq cadrans donnent différentes informations au pilote. Le badin indique la vitesse de l’aérodyne dans la masse d’air (km/h), le variomètre renseigne la vitesse verticale (m/s), l’altimètre montre l’altitude (m) et le compas pointe le cap. Côté électronique, le Flarm permet de repérer les planeurs à proximité. Il est composé d’un GPS et communique avec les autres engins via une fréquence radio.

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