dd8306.hr - Illustration La couture se partage chez les Piqueuses d’idées
De gauche à droite : Pascale Gauthier, Florence Chéné et Martine Enfrun dans l’atelier des Piqueuses d’idées à Rennes.

La couture se partage chez les Piqueuses d’idées

Depuis 2014, Florence Chéné anime des cours de couture « techniques, créatifs et ludiques » où chaque élève vient chercher ce qu’il souhaite. De fil en aiguille, son activité est devenue une association dynamique.

Bobines de fil de toutes les couleurs sur les étagères, ciseaux, table à repasser, vide-poche en tissu et autres jolies créations… Quand on pénètre dans l’atelier des Piqueuses d’idées, près de la gare à Rennes, l’ambiance « couture » donne le ton. Autour de la grande table centrale, propice aussi bien à la coupe des pièces de tissu et aux assemblages qu’aux échanges, se trouvent quatre machines à coudre, une surjeteuse qui permet des finitions propres et une recouvreuse qui peut réaliser des surpiqûres, des ourlets et coudre en milieu de tissu.

[caption id=”attachment_54186″ align=”aligncenter” width=”720″]dd8307.hr Les cours proposent un suivi de projet personnalisé.[/caption]

Expérience de 7,5 ans dans la haute couture à Paris

L’atelier a été créé par Florence Chéné en 2014. Deux années en section art textile à l’école des Beaux-Arts d’Angers l’avaient convaincue de travailler le tissu de façon professionnelle. « Pour apprendre les bases de la couture », elle avait intégré une école reconnue : la Chambre syndicale de la haute couture parisienne. Pendant 7,5 ans, elle a appris et travaillé dans des maisons de haute couture à Paris, notamment chez Jean-Paul Gaultier ou Yves Saint Laurent. Des expériences très formatrices, mais « l’ambiance et la hiérarchie dans ces entreprises ne me plaisait pas. J’avais envie de transmettre mes techniques aux autres, en étant attentive à leurs attentes, leurs espérances, quel que soit leur niveau. Travailler dans une ambiance conviviale et chaleureuse me plaît », souligne la couturière.

Après son expérience parisienne et un titre de Meilleure apprentie de France en section « couture floue » (travail des matières légères), elle passe un an et demi en Italie, notamment à la campagne chez des producteurs de vin et d’huile d’olive. « Cela m’a permis de reprendre mon souffle, de remettre mes motivations à l’endroit », avant de créer son entreprise de cours de couture à Rennes.

Après trois ans à son compte, la formatrice rencontre des difficultés économiques. C’est à ce moment que l’atelier des piqueuses d’idées devient association, permettant de pérenniser l’emploi de Florence qui devient salariée. Un bureau collégial, où chacune des 8 membres est co-présidente, a été mis en place. Les tâches administratives et financières ont été reprises par Pascale Gauthier et Martine Enfrun. Toute l’équipe s’est mobilisée, chacune prenant des responsabilités, pour que Florence puisse se consacrer aux cours.

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Bienveillance et créativité plutôt que cadre académique

« C’est une jolie aventure de vie. Nous jouons sur la complémentarité de nos compétences. Il y a beaucoup de bienveillance et d’écoute, mais aussi de dynamisme dans notre association », notent Pascale Gauthier et Martine Enfrun. « Nous avons élargi l’offre de cours. Il y a une forte demande avec près de 160 personnes inscrites, surtout des femmes, de tous âges, mais aussi quelques hommes. Deux autres salariées à temps partiel ont été employées. » La crise sanitaire a mis en suspens la partie loisir de l’association (l’activité « organisme de formation » se poursuit par contre).

Avec des inscriptions à l’année ou des réservations en ligne, des cours de 4 personnes sont proposés aux débutantes ou aux confirmées avec suivi de projet personnalisé. « Cela peut être des vêtements, des accessoires ou de petits ameublements textiles. L’objectif est de se faire plaisir, d’obtenir des résultats assez rapidement, mais aussi de partager », précise Florence Chéné.

Ateliers à thèmes sur les cabas japonais, les chapeaux…

Des ateliers à thème de 3 heures peuvent aussi accueillir jusqu’à 8 personnes, spécialisés par exemple sur des cabas japonais, des chapeaux de pluie ou d’été, des tapis à langer nomades, des sorties-de-bain… Les participants apportent leurs tissus. Des cours de « coupe à plat » pour apprendre à faire ses patrons sur-mesure sont aussi proposés, ainsi que des cours « couture et stylisme » pour les personnes ayant des niveaux plus avancés. « On y apprend à adapter des patrons ou à dessiner, à peaufiner son style… ». Les cours ont lieu dans l’atelier, rue Le Chapelier, mais aussi au magasin Écolaines, route de Lorient à Rennes et bientôt à la campagne à Pléchâtel où Florence Chéné va déménager.

Un défilé pour montrer ses créations

Moment fort de la vie de l’atelier, un « défilé des piqueuses » a lieu chaque année – sauf en 2020 du fait de la crise sanitaire. Un moment où les couturières montrent le travail réalisé en cours. Ce sont les élèves ou des membres de leur famille qui défilent devant un large public. Un autre événement est organisé pour permettre aux piqueuses de passer un moment ensemble : un week-end en gîte « pour coudre et se faire plaisir. C’est l’occasion de lâcher sport, copines, mari, femme, enfants, ménage et télé, le temps de s’éclater ensemble autour de nos machines », sourient les responsables.

Site internet : http://www.piqueusesdidees.fr/


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