11170.hr - Illustration Reprendre la main sur l’alimentation du troupeau
Il faut 18 minutes pour réaliser un mélange de 7,5 t dans la mélangeuse de 28 m3.

Reprendre la main sur l’alimentation du troupeau

Après 10 ans de délégation de l’alimentation à une désileuse automotrice en Cuma, Cédric Tribodet a investi dans une mélangeuse et fait un retour en arrière pour nourrir son troupeau lui-même.

« En 2011, nous avons créé un groupe désileuse automotrice en Cuma, entre plusieurs exploitations du secteur, pour déléguer l’alimentation. Après 10 ans de délégation, j’ai souhaité reprendre la main sur cette tâche. J’aime bien soigner mes vaches et avec 2 salariés sur l’élevage nous avons du temps pour le faire », explique Cédric Tribodet, producteur laitier à Boisgervilly (35). L’éleveur a alors opté pour une mélangeuse reconditionnée de marque Keenan de 28 m3 de capacité dans laquelle il a investi 40 000 €. « Pour moi, c’était la bonne solution car j’ai un tracteur pour l’atteler et un télescopique de disponible pour le chargement qui me sert aussi pour la méthanisation ce qui permet de l’amortir un peu plus. Avec cette capacité de 28 m3 j’alimente mes 160 vaches en une fois, je ne voulais pas avoir à faire 2 bols par jour. En termes de coût c’est semblable à la délégation en Cuma autour de 15 €/1 000 L. »

« La mélangeuse est équipée de 4 pesons : 2 à l’avant et 2 à l’arrière. Les pales effectuent 7 à 8 tours par minute ce qui donne un mélange doux et aéré. Les pales ramènent la fibre sur les couteaux fixes espacés de 7 cm ce qui assure une coupe franche et régulière. C’est la seule machine qui mélange 3 fois : 2 fois avec les pales et 1 fois avec la vis sans fin lors de la distribution », décrit Mickaël Jacq, expert nutrition Keenan. Il faut 18 minutes pour réaliser le mélange de 7,5 t et environ 5 minutes pour la distribution. Le premix est réalisé à la mélangeuse 1 fois par semaine ce qui permet de gagner du temps quotidiennement et de limiter le risque d’erreur au moment des pesées. La ration des laitières est composée du premix, d’ensilage d’herbe, de foin, de maïs grain humide et de maïs ensilage.

Une ration pour les taries

Une ration spécifique pour les génisses est réalisée pour 3 jours avec 3 à 4 kg de fibre et en valorisant du foin de moins bonne qualité. La ration des vaches taries est un poste clé sur l’élevage selon Mickaël Jacq. « C’est là que nous préparons la future lactation. Il faut réussir à faire ingérer aux vaches un maximum de fibres sur les derniers jours avant le vêlage. L’objectif étant de pouvoir ingérer un maximum de ration tout de suite après le vêlage car les besoins sont importants à ce moment-là. » Cédric Tribodet poursuit : « La mélangeuse est un matériel qui permet aux vaches d’ingérer plus de fibres. Le mélange et la coupe me permettent de mettre 2 kg de paille en plus aux taries, comparé à l’ancienne méthode d’alimentation. Je garde ainsi du volume et de la capacité d’ingestion. » L’expert nutrition Keenan fait remarquer que le gain en production est de 500 kg de lait entre un éleveur qui a une ration spécifique taries et un autre qui n’en a pas.

Un mash fermier à 280 €/t

Certains éleveurs réalisent la ration sèche pour les veaux de 0 à 6 mois à la mélangeuse pour 3 semaines. Elle est composée de mélasse, paille, céréales, soja ou colza, féverole et luzerne. « L’idée est d’avoir un aliment appétent et de faire consommer de la fibre dès le plus jeune âge pour développer les papilles ruminales. La paille est calibrée à 3 cm pour éviter le tri. C’est un vrai levier d’économie : ce mash fermier revient à 280 €/t quand celui du commerce est à 400 €/t », explique l’expert nutrition.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article