12431.hr - Illustration Les orages de début juin ont laissé des traces
Une parcelle de maïs déchiqueté par la grêle près de Paimpol.

Les orages de début juin ont laissé des traces

Bâtiments inondés, orges égrainés, légumes hachés, maïs effeuillés… Par endroit, le retour des précipitations a été marqué par de violentes chutes de grêle.

Dans les campagnes, tout le monde attendait de l’eau avec impatience. Mais le retour des pluies s’est fait de manière très inégale à travers les Côtes d’Armor. Certains n’ont eu le droit qu’à de faibles averses mouillant la poussière quand d’autres ont connu le déluge. Vendredi 3 juin, un orage violent s’est abattu sur une zone bien délimitée de l’est du département. « En 40 ans, je n’avais jamais vu une chute de grêle d’une telle intensité. Cela a duré 20 minutes environ », témoigne Guy Corbel, éleveur de porc et de volaille à Trémeur. Sur les communes de Broons, Sévignac, Plumaugat et Trémeur, le couloir concerné mesurait environ 3 km de large sur 10 km de long, estime le vice-président de la Chambre d’agriculture. Sous cette averse de grêlons presque de la taille de balles de ping-pong, les cultures ont souffert. « Dans les parcelles au cœur du secteur touché, les dégâts atteignent 70 à 100 % sur céréales, colza ou maïs ! C’est le cas chez des voisins et sur certains de mes îlots situés à 5 km du siège d’exploitation », raconte Florian Gaultier, producteur de lait à Broons et président de JA 22. À Sévignac, les translucides en toiture du Gaec Pevar Dens ont éclaté sous les grêlons et un chéneau a été tordu sous le poids, confiait Benjamin Chrétien, l’un des associés.    

À l’Ouest, rien de mieux

Le lendemain, un secteur du nord-ouest des Côtes d’Armor a subi le même sort. En fin d’après-midi, le temps a tourné au vinaigre. « Vers 20 h, les trombes d’eau se sont transformées en un violent orage de grêle. Il est tombé plus de 50 mm en une heure », explique David Labbé, aviculteur à Plourivo dont la mairie a demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle (25 % des surfaces auraient été grêlées). « Chez moi, des cartes électriques de la ventilation ont sauté dans les poulaillers. Les fossés ne parvenant pas à évacuer une telle quantité d’eau, la cour et différents bâtiments ont été inondés. Un voisin a perdu 47 ha de maïs, totalement laminés ! » Même son de cloche chez Pierre-Yves Le Chevert à Paimpol où l’eau a tout traversé, « glissant sur l’herbe, passant à travers le talus… », jusqu’à inonder la stabulation. « Dimanche, nous avons curé l’étable en urgence. Dans les champs, les maïs sont lacérés, les céréales égrainées… Les rendements seront impactés. » En lien avec la préfecture, mairies et Chambre d’agriculture recensent actuellement les dégâts.       

La crainte du mildiou après les inondations

« 60 à 80 mm d’eau en une heure et demie. » Hervé Conan, en charge du dossier légumes à la FDSEA 22 et à la Chambre d’agriculture, décrit une bande orageuse de 2 à 3 km de large qui s’est étirée de Lézardrieux à Paimpol. « Toutes les cultures en dessous ont été mitraillées par la grêle. C’est très préjudiciable pour les éleveurs dont les maïs ont été totalement déchiquetés. » Les céréales sont égrainées, couchées ou cassées… « Les légumes les plus touchés, hachés sur pied, sont les pommes de terre primeur, choux-fleurs d’été, fenouils, potimarrons, potirons et butternuts. » S’il n’y aurait pas d’impact sur les couvertures des serres, l’entrée de l’eau dans les enceintes inquiète. « Le risque mildiou est à surveiller de très près dans les prochains jours. »


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