Une haie d’honneur pour les pâtures

Les haies autour des pâtures sont préservées chez Nadine et Jean-Pierre Trédan. Le troupeau les apprécie pour leur effet protecteur contre la pluie, le vent et les coups de chaud. La ferme du Gaec Bernable-Trédan est exposée à des vents dominants dirigés à l’ouest. En 1999, le passage de la tempête hivernale a laissé des traces, de nombreux arbres ont été touchés par les fortes rafales. « Le bâtiment n’était plus protégé ; il fallait replanter », se souvient Jean-Pierre Trédan. Des mesures financières du Conseil départemental l'ont l’incité à planter des haies composées de charme commun, de houx, de châtaignier et de frêne. Plus d’herbe, moins de rumex Ces essences ont été implantées aux abords des pâtures afin de protéger le troupeau du soleil, de la pluie et du vent. « En été, et plus généralement en cas de fortes chaleurs, les animaux viennent naturellement s’abriter ». Au printemps, les colonies de mouches sont perturbées par les haies : « C’est toujours bien aéré, les mouches n’aiment pas ça ! » Ces protections naturelles « apportent de l’humidité, de la fraîcheur en été. L’herbe y est aussi plus haute et plus grasse, les feuilles des arbres tombées en automne apportent de l’humus pour nourrir le sol », détaille l'éleveur de Plounévez-Moëdec. Autour des bâtiments, une cinquantaine d’hectares sont accessibles aux 50 vaches laitières et aux 15 génisses gardées tous les ans pour le renouvellement. Le troupeau conduit en bio est nourri exclusivement à l’herbe, soit grâce aux pâtures de fétuque- RGA-trèfle blanc, soit avec un enrubannage produit à partir de RGH et de fétuque. Dans les terres séchantes, les éleveurs ajoutent un trèfle plus agressif et du dactyle, « car il pousse très vite, les vaches peuvent passer rapidement sur ces paddocks ». Jean-Pierre Trédan rappelle que la croissance des arbres est rapide. « Au bout de seulement 8 ans, nous avons commencé à observer des effets positifs ». Ces haies servent aussi de corridor et hébergent une biodiversité dense, avec une foule d’auxiliaires, des écureuils, des papillons. « Le rumex est peu présent sous les arbres car le sol reste souple, non tassé », observe le Costarmoricain. Pour l’entretien, un passage de lamier vient reformer la haie de temps en temps, l’épareuse de la ferme sert à broyer les branches jusqu’à une hauteur de 4 m. L’entretien sous les fils est réalisé à la débroussailleuse. « Les feuilles de la haie servent également de fourrage aux vaches ». Privilégier les petites surfaces Les associés du Gaec privilégient les parcelles de taille modeste pour le pâturage. Les génisses sont habituées dès leur plus jeune âge à l’herbe, « dans des petits parcs bien abrités à côté du bâtiment ». Ce dernier est protégé par une enceinte d’arbres. « Nous n’avons jamais de grippe, l’ambiance est très bonne, sans courant d’air même quand les portes sont grandes ouvertes en hiver », note Nadine Trédan. L’état sanitaire global semble être amélioré, les mammites sont peu fréquentes.

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Gaec Bernable-Trédan à Plounévez-Moëdec (22)

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