12192.hr - Illustration Bientôt une orge « autofertilisatrice » ?

Bientôt une orge « autofertilisatrice » ?

On connaît le mécanisme astucieux des légumineuses qui permet au trèfle et à la luzerne de capter l’azote de l’air grâce aux nodosités fixées sur les racines. Ou plus exactement grâce aux bactéries Rhizobium qui vivent dans les nodules. Une ingéniosité de la nature que les scientifiques tentent de reproduire en cherchant à transposer ce système symbiotique aux plantes cultivées fortement dépendantes des apports extérieurs d’azote comme le blé et le maïs.

Du laboratoire au champ

Au mois d’avril dernier, des chercheurs des universités d’Oxford, de Cambridge et de Norwich ont fait part des avancées dans ce domaine, relate la revue scientifique PNAS. Après avoir créé une lignée d’orge homozygote productrice de rhizopine (un composé spécifique de la symbiose synthétisé dans les nodules fixateurs d’azote) permettant le contrôle de l’expression des gènes bactériens en association avec la plante, ils ont modifié
génétiquement une bactérie pour qu’elle devienne sensible à cette molécule. Les chercheurs parlent de « nouvelle signalisation transroyaume entre les plantes ».

Autrement dit l’objectif est de provoquer un mariage d’intérêt entre l’orge et la bactérie pour capter l’azote de l’air et que surtout cet azote profite à la céréale. Nombreux sont les agriculteurs qui rêveraient d’ensemencer cette orge dès cette année compte tenu du prix actuel de l’azote minéral. Mais de nombreux obstacles restent encore à franchir pour passer du laboratoire au champ. Le plus grand, et pas le plus difficile scientifiquement, sera sans doute l’acceptabilité sociétale de cette technologie basée sur la modification génétique.


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