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Fongicides sur orge : prendre en compte la tolérance variétale

La maladie principale sur orge d’hiver et escourgeon est l’helminthosporiose. La ramulariose qui est observée en fin de cycle est très présente également en Bretagne.

On observe en Bretagne une nuisibilité moyenne de 20 q/ha pour la majorité des variétés, et en particulier les variétés sensibles, on attribuera un investissement proche de 75 €/ha. Pour les variétés plus tolérantes (KWS Cassia, Augusta, Memento…), la nuisibilité est proche de 15 q/ha, l’enveloppe sera voisine de 60 €/ha.

S’adapter à l’année

La stratégie peut être adaptée en fonction des conditions climatiques et des avertissements donnés par le BSV. Ainsi, en cas de forte pression de maladies, il est important d’intervenir dès le stade 1er nœud si l’on veut pouvoir maîtriser efficacement le développement des maladies. Si le temps sec persiste, ou lorsque aucun symptôme n’est visible, il est possible d’attendre sans dépasser le stade sortie des barbes.

Cas général : deux traitements

En règle générale, la stratégie de traitement est basée sur deux interventions : la première au stade 1er nœud et la seconde au stade dernière feuille – apparition des barbes. Le 1er traitement est généralement réalisé au stade 1 nœud. Il permet de lutter efficacement contre la rhynchosporiose, l’helminthosporiose et les premières attaques de rouille naine.

En T1, les associations à base D’unix Max / Kayak deviennent les références avec d’excellentes efficacités même à doses réduites. Pour le 2e traitement à dernière feuille – sortie des barbes ; nos comparaisons de programmes montrent qu’un grand nombre de bonnes solutions sont disponibles. Les SDHI ont donné de bons résultats sur orge (exemple : Adexar, Ceriax, Kardix, Elatus Era…). Éviter les produits contenant du prothioconazole s’il a déjà été appliqué en T1.

Vis-à-vis de la gestion des phénomènes de résistance de l’helminthosporiose aux fongicides, nous invitons à diversifier les modes d’action et les molécules : une seule strobilurine et une seule application par saison de SDHI par ha et par an. S’agissant des triazoles, on s’efforcera d’alterner les molécules. Les stratégies à un seul traitement positionné au stade dernière feuille sont possibles sur variétés tolérantes ou lorsque la pression de maladies est faible. Cette stratégie ne peut être mise en œuvre qu’après s’être assuré qu’aucun symptôme de maladie n’est visible sur les trois dernières feuilles.

[caption id=”attachment_33340″ align=”aligncenter” width=”720″]Ramulariose : petites tâches qui apparaissent en fin de cycle sur les feuilles supérieures. L’évolution de la maladie est très rapide et accélère la sénescence. Ramulariose : petites tâches qui apparaissent en fin de cycle sur les feuilles supérieures. L’évolution de la maladie est très rapide et accélère la sénescence.[/caption]

Gare à la ramulariose

Des soupçons pèsent sur la présence en France de souches de ramulariose hautement résistantes aux SDHI et aux triazoles, identifiées en Allemagne dès 2016. Des essais réalisés par Arvalis ont montré l’inefficacité des solutions à base de SDHI + triazole (ex : Aviator Xpro…). Le recours à l’utilisation du chlorothalonil semble donc être devenu indispensable pour lutter efficacement contre la ramulariose, et les grillures.

Vincent Bouëtel / Emmanuelle Davy, Arvalis – Institut du végétal


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