La GMS toujours dans le viseur des agriculteurs

La mobilisation à l’appel du réseau FDSEA - JA se poursuit pour envoyer un message ferme à la distribution, aux élus et à l’État, sur la nécessaire revalorisation des prix agricoles. Samedi 29 janvier, la mobilisation a été soutenue dans les Côtes d’Armor. 250 personnes et près de 70 tracteurs étaient de sortie. En début de matinée, sur leur trajet, des groupes de manifestants, ont rendu visite à des GMS à Lamballe, à Binic-Étable-sur-Mer, Pordic et Yffiniac. À Plérin, le magasin Leclerc a été bloqué par des JA : tas de terre et tracteurs aux entrées, caddies confisqués puis rendus… Mais la véritable cible de la journée était le Carrefour de la zone commerciale de Langueux. Pas un hasard : les échos des box de négociations commerciales entre centrales d’achat et industriels de l’agroalimentaire pointent « une attitude pire encore que les autres » à revaloriser les prix, selon les syndicalistes. Les essentiels qui ont nourri la France « Nous sommes sortis de nos fermes pour donner un signal d’alerte alors que nos charges ont explosé, toutes filières confondues. Et en face, le prix de nos produits n’y est toujours pas. Or, dans les négociations actuelles qui doivent s’appuyer sur l’application de la loi Égalim 2, la distribution refuse d’accepter des hausses, de prendre en charge l’inflation qui nous frappe ainsi que nos industriels sous couvert de défense du pouvoir d’achat. Ces GMS se transforment en fossoyeurs de l’agriculture, des essentiels qui ont nourri la France sept jours sur sept pendant la pandémie ! », a expliqué Fabienne Garel, présidente de la FDSEA 22, aux députés Yannick Kerlogot et Marc Le Fur. À Langueux, les manifestants ont présenté aux deux élus une vingtaine de chariots remplis de produits à base de viande d’origine étrangère pour illustrer « le mal profond du système à l’heure des grands discours sur l’approvisionnement local, la souveraineté alimentaire et le soutien à l’activité dans les territoires ». Lait d’ailleurs pour le beurre de MDD Carrefour Sur le point chaud de la journée – 50 tracteurs garés sur les 4 voies de la RN 12, parking bloqué et vide de clients, barbecues allumés pour tenir le siège – Carrefour avait dépêché en urgence Bertrand Éon, directeur des activités boucherie - charcuterie - traiteur. Ce dernier a assuré « être au fait du cours du porc et des difficultés des éleveurs » avant de rappeler que les produits de MDD (marque de distributeur) soumis à un cahier des charges précis sont fabriqués avec de la viande française. « Malgré cela, nous avons trouvé des produits laitiers sous MDD Carrefour, notamment du beurre, fabriqués à base de lait provenance UE. Il n’y a pas assez de vaches laitières en Bretagne ? », a rétorqué un producteur. Les échanges se sont poursuivis en petit comité avec des représentants de chaque filière. Bertrand Éon est ressorti avec une grande affiche portant les attentes des agriculteurs qu’il a signée symboliquement devant la presse et les manifestants, avant de promettre de revenir samedi 5 février avec des propositions concrètes.

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