Des associations céréales-protéagineux à vocation fourragère

La ferme expérimentale de Thorigné, gérée par la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, a présenté ses travaux lors d'une journée dédiée à l'autonomie protéique. Ils portaient sur les associations céréales-protéagineux à vocation fourragère. La ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou fonctionne en système-polyculture autonome. Sur les 145 ha de SAU, environ 120 sont destinés aux fourrages et 25 ha aux cultures. Afin de sécuriser le système fourrager, l’exploitation a décidé de travailler sur des associations céréales-protéagineux (Cerpro). Ces mélanges sont constitués de triticale (300 grains/m2), de vesce (15 grains/m2) et de pois fourrager (15 grains/m2). Cette part de protéagineux au semis permet de limiter la verse. Le triticale est quant à lui un bon compromis entre productivité et robustesse. L’association Cerpro est généralement ensilée à la mi-juin en coupe directe, au stade laiteux pâteux de la céréale. Le rendement moyen annuel mesuré par la Chambre d’agriculture, sur une période de 10 ans, est de 8,8 t MS/ha. Afin d’accroître les valeurs nutritives des mélanges, la ferme expérimentale a aussi mené des essais sur leur date de récolte et sur leur proportion en protéagineux. Ainsi, pour une association à dominante céréales, une baisse de rendement de 55 % est observée entre une récolte au 5 mai et une récolte au 16 juin. Le gain d’UFL/kg MS est quant à lui très modéré. En revanche, une récolte précoce d’un mélange riche en protéagineux réagit différemment. Une association triticale (145 grains/m2), vesce (15 grains/m2), pois fourrager (30 grains/m2) et féverole (20 grains/m2) récoltée précocement contient 16,4 % de MAT et 0,94 UFL/kg MS. En comparaison, le témoin majoritairement composé de triticale montre des valeurs alimentaires plus faibles : 10,3 % de MAT et 0,91 UFL/kg MS. La ferme de Thorigné s’est orientée vers des implantations de prairies sous couvert de Cerpro. Les avantages d’une telle pratique, dans le contexte pédo-climatique de l'exploitation, sont multiples. Cela permet de décaler la date de semis à la mi-octobre et ainsi d’avoir des conditions plus favorables. Le salissement des parcelles est limité. Enfin, cela apporte une source de fourrage en plus et garantit l’implantation d’une prairie productive dès l’été. En pratique, le mélange Cerpro est semée à 2-3 cm de profondeur. La prairie (fétuque élevée, RGA, trèfle blanc, trèfle hybride et lotier) est quant à elle semée en surface. Selon les résultats sur deux ans, la prairie sous couvert produit 43 % de biomasse de plus qu’une prairie semée seule.

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