b9596.hr - Illustration La mélangeuse automotrice autonome gère l’alimentation
La mélangeuse charge et pèse de façon autonome tous les fourrages, concentrés et autres minéraux en allant les chercher dans les différents silos de stockage. Un modèle de pré-série sera exposé sur le stand Kuhn lors du Space.

La mélangeuse automotrice autonome gère l’alimentation

La première mélangeuse automotrice autonome est en service depuis le mois de juin sur une exploitation vendéenne. Elle a permis aux associés du Gaec de La Corderie de se libérer totalement de l’astreinte de l’alimentation.

Kuhn vient de dévoiler sa mélangeuse Aura. C’est une nouvelle catégorie de matériel qui pousse encore plus loin l’automatisation commencée par les robots d’alimentation. « Nous sommes sur le premier modèle de pré-série mis en service sur une exploitation proche de notre usine de la Copechanière (85). La commercialisation se fera dans un premier temps exclusivement sur le Grand Ouest : l’accompagnement des éleveurs lors des premières semaines est primordial », explique Pierrick Blanchard, directeur commercial et marketing Kuhn.

Automatiser au maximum

« Sur l’exploitation, nous misons sur l’automatisation pour réduire au maximum les contraintes. Le premier robot de traite a été installé en 2007, aujourd’hui nous en avons 4 pour assurer la traite des 260 laitières en production. Avant, l’alimentation du troupeau se faisait une fois par jour avec un bol mélangeur de 27 m3 équipé d’un moteur autonome, il me fallait 1,5 heure chaque jour. On voulait automatiser cette tâche mais la solution avec système de cuisine ne nous satisfaisait pas car seulement une partie du travail se faisait seule. La mélangeuse automotrice autonome collait parfaitement avec ce que l’on recherchait », témoigne Steeve, un des associés du Gaec. Aura charge et pèse de façon autonome tous les fourrages (maïs, herbe, foin, paille, enrubannage…), concentrés et autres minéraux en allant les chercher dans les différents silos de stockage. Elle mélange la ration à l’aide de 2 vis verticales. Ensuite, elle distribue la ration à l’aide d’un tapis tout en repoussant le fourrage grâce à ses brosses. Elle se repère sur l’exploitation, qui a été modélisée informatiquement, grâce à
des capteurs et 4 antennes relais en wifi.

[caption id=”attachment_57489″ align=”aligncenter” width=”720″]c9597.hr La machine possède une brosse qui repousse le fourrage avant de distribuer la ration fraîche.[/caption]

14 repas servis par jour

La machine fait 2,5 m de hauteur sur 1,9 m de largeur et 6,9 m de longueur. Elle pèse 5,8 t à vide pour une capacité de 3 m3 qui suffit pour alimenter un troupeau de 280 vaches. Elle est équipée d’un moteur thermique de 42 kW mais les ingénieurs travaillent déjà sur une version électrique. La consommation est de 3,5 à 4 L/heure ce qui donne une autonomie d’une semaine. Elle est équipée de 4 roues motrices et directrices lui permettant d’atteindre 7 km/h sur certaines portions de l’exploitation. Au Gaec La Corderie, la mélangeuse automotrice autonome fonctionne 10 heures par jour pour distribuer les 6 repas pour chacun des 2 lots de laitières et 2 repas pour les vaches taries. « Elle démarre à 5 h 30 le matin pour terminer à 22 h. En distribuant la ration en plusieurs fois dans la journée les vaches sont plus calmes. Avec la pesée ultraprécise, nous distribuons 6 t de fourrage par jour et par lot aux laitières alors qu’avant on était à 6,5 t. Il n’y a plus de refus. Nous aurons donc besoin de 10 ha de maïs ensilage (irrigué à 16 t de MS/ha) en moins chaque année pour l’alimentation du troupeau », constate l’éleveur. 

La sécurité est une priorité

L’installation d’une mélangeuse automotrice autonome sur une exploitation nécessite un audit de sécurité pour valider la faisabilité. L’audit va révéler les différents points qui nécessitent la mise en place d’actions afin d’être en conformité niveau sécurité. « C’est par exemple la hauteur des murs des silos de stockage. Il faut qu’ils fassent au minimum 1,8 m de hauteur. Il faut mettre en place une signalétique sur la ferme pour prévenir de la présence de cette machine autonome », indique Pierrick Blanchard. Elle est elle-même bardée de capteurs, peut détecter une personne à distance et s’arrête automatiquement dès qu’elle est trop près. C’est pareil lorsque la fraise de désilage est en marche, dès qu’une personne rentre dans le périmètre défini elle s’arrête et il faudra réarmer la machine manuellement pour la redémarrer.

Pas plus cher qu’un robot d’alimentation

« Avec un investissement de 258 000 € auquel il faut ajouter autour de 20 000 € pour les différents aménagements, nous arrivons à 278 000 € pour devenir autonome au niveau alimentation. En comparaison, un robot d’alimentation coûte environ 200 000 €, les différents aménagements pour les silos et la cuisine, le guidage et autres font grimper la note de 65 000 € soit un total de 265 000 € », chiffre Pierrick Blanchard. Le coût annuel qui comprend : annuité, contrat de maintenance, pièces d’usure, GNR/électricité, approvisionnement cuisine donne 52 600 € pour un robot d’alimentation contre 63 658 € pour le système Aura. « Lorsque l’on déduit le temps de travail qui est de 3 min /VL/semaine avec un robot et de 0,2 min/VL/semaine avec Aura, le coût réel annuel est alors de 64 300 € pour le robot (37,82 €/1 000 L) et de 64 438 € pour Aura (37,90 €/1 000 L). »


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