ddappats mais ble en plein light - Illustration Une lutte biologique contre les taupins

Une lutte biologique contre les taupins

L’idée d’appâter les taupins pour les détourner de la culture de maïs fait son chemin. Le point sur les dernières découvertes.

Si le maïs est exposé aux attaques des taupins durant tout son cycle de végétation, « il n’est sensible qu’à partir du semis jusqu’au stade 8 à 10 feuilles », rappelle Philippe Larroudé, ingénieur chez Arvalis. Les taupins remontent en surface après les semis de la culture, car ils sont attirés par des phénomènes encore mal connus et liés à la germination et au développement des végétaux, comme l’émission de « CO2 par les racines ou d’autres composés comme certains aldéhydes qui ont un effet attractif ».

L’idée de semer des plantes appâts fait son chemin depuis plusieurs campagnes chez Arvalis, l’objectif étant de détourner le ravageur des plants cultivés. Les appâts inertes, fabriqués à partir de farine agglomérée donnent des résultats insuffisants, qui s’expliquent sans doute par un manque d’attractivité comme peut le faire un végétal vivant. En revanche, les semis d’orge, ou de mélange de blé et de maïs en inter-rang ou à proximité du rang donnent des résultats plus satisfaisants que l’institut de recherche souhaite affiner.

Au plus près du maïs

Dans un des essais menés, les semis d’orge dans un maïs protègent à 70 % la culture, quand des mélanges blé/maïs à 60 kg pour chaque espèce couvrent 50 % des pertes en comparaison au témoin non protégé. La dose joue aussi un rôle important, les efficacités sont multipliées par 3 quand la densité est augmentée (en passant d’une dose de semis de blé pur de 120 kg à 360 kg).

Les essais montrent des résultats plus encourageants quand l’appât est proche de la culture. « Quand on s’éloigne de la raie de semis, on perd 25 % d’efficacité ». Les meilleurs résultats sont obtenus quand l’appât est positionné à 20 cm de la raie de semis. En pratique, la céréale peut être implantée « en utilisant le fertiliseur du semoir ».
Dans la même optique, la date de semis doit être au plus proche de celle du maïs, mieux vaut semer toutes les espèces le même jour que de les décaler d’une dizaine de jours.

Choisir un maïs tolérant à la cycloxydime

Dans les situations en agriculture conventionnelle où le taupin est appâté par un mélange de blé et de maïs, Philippe Larroudé attire l’attention sur le choix de la variété de maïs cultivée. Cette variété « doit être tolérante à la cycloxydime, pour pouvoir supprimer le maïs présent dans le mélange d’appât lors du désherbage chimique. Le blé sera maîtrisé par l’application d’une sulfonylurée. En bio, la destruction de l’inter-rang est possible mécaniquement, les plants de maïs appâts restants sur le rang sont potentiellement récoltables, ils viennent alors augmenter la densité de la culture ». Pour préparer son mélange d’appâts blé/orge, l’utilisation de semence de ferme est préférable pour limiter le coût de l’opération, des grains de maïs bien conservés et ayant gardé leurs facultés germinatives conviendront parfaitement.

Acquérir des références

Arvalis souhaite déployer cette stratégie de lutte naturelle contre les taupins, et invite les producteurs qui mettront en place ce type d’essais dans leurs parcelles à se rapprocher de leurs équipes régionales. Pour la Bretagne : 02 97 63 01 53.


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