7239.hr - Illustration Moins de soja, plus de pois
Jean-Paul Le Rall, EARL de Kerbellec (à droite), et Thierry Pichard, InnoFAF/Eureden.

Moins de soja, plus de pois

Jean-Paul Le Rall, éleveur naisseur-engraisseur installé à Merléac (22) avec 180 truies, cultive 10 ha de pois protéagineux. Il commercialise ses porcs charcutiers sous le cahier des charges “Porc Confiance” avec une alimentation non-OGM et un enrichissement en graine de lin. 

L’éleveur intègre depuis plus d’un an le pois produit pour fabriquer l’aliment de ses 660 places d’engraissement. 850 tonnes d’aliment sont fabriquées sur la ferme, grâce aux céréales produites sur les 70 hectares et aux achats à l’extérieur. L’élevage valorise, dans ses formules, du blé, de l’orge, du soja, du colza, du lin et du pois.

Une démarche agronomique

« Il y a deux ans, je cherchais une solution dans l’assolement et la rotation de mes cultures suite à une problématique de ray-grass résistants. Je souhaitais en même temps valoriser une culture de printemps dans mes formules d’aliments porcs et c’est naturellement que le pois s’est imposé. Il donne une cohérence globale à l’échelle de mon exploitation ; de plus, le pois a un réel bénéfice économique dans le coût de mes formules », déclare l’éleveur. Les pois sont nettoyés à la récolte et le stockage n’engendre pas de surcoût ou de précaution particulière. Il faut juste vérifier très régulièrement les grilles de broyage. Avec un rendement proche de 60 quintaux en moyenne sur deux dernières récoltes, cela permet de diminuer les achats de soja de l’ordre de 25 tonnes par an et donc une économie de plus de 17 tonnes équivalent CO2. Ces excellents rendements rendent encore plus compétitive la matière première dans l’exploitation. Techniquement, il est possible de remplacer en partie le soja par du pois protéagineux produit dans le secteur, la limite réside dans les surfaces allouées dans les rotations d’assolements. À l’Earl de Kerbellec, la culture de pois reviendra tous les cinq ans dans la même parcelle. À noter aussi que le pois est une matière première mixte, à la fois source d’énergie et de protéines.

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Un gain de 1,25 € par porc

« Une tonne de pois équivaut à 40 % de soja et à 60 % de blé. Aujourd’hui, avec un blé à 220 € et un soja tracé à 520 €, cela équivaut à 340 € en prix d’intérêt pour le pois », souligne Thierry Pichard, du service InnoFAF d’Eureden. Cependant, comme tous les protéagineux, le pois est moins riche en acides aminés essentiels à la croissance des porcs. En intégrant du pois, l’objectif est de diversifier les apports de céréales, mais aussi d’optimiser le coût de formule. Dans la situation actuelle, on peut estimer un gain de 5 € par tonne d’aliment reconstitué avec le soja à 410 € en prix de couverture et du blé à 175 € soit 1,25 € par porc. Cet écart de gain passe à plus de 40 € par tonne avec du soja à 520 € et du blé à 220 €.

Graphiques

Des performances identiques

« La conduite en 4 bandes sur l’élevage nous oblige à avoir un dernier départ des porcs charcutiers à 189 jours dernier délai mais aussi à maintenir de bons niveaux de croissance en engraissement », précise Jean-Paul Le Rall. Depuis l’incorporation du pois dans les formules, les performances techniques sont au rendez-vous. Les croissances sont bonnes, les premiers porcs partent vers 160 jours (15 %), 30 % à 170 jours, 30 % à 180 jours et 25 % à 189 jours. L’âge moyen à la vente est de 176 jours avec un GMQ par jour de vie à 682 g et un âge à 115 kg à 166,5 jours. Avec un poids moyen d’entrée en engraissement de 37 kg à 81 jours, les GMQ sont de 890 grammes et d’un très bon niveau de performance. L‘indice de consommation d’engraissement est de 2,53.

Le service InnoFAF / Eureden

L’accompagnement InnoFAF

InnoFAF est la cellule FAF du groupe Eureden. À proximité, grâce au maillage des points de collecte, cette équipe dynamique et professionnelle propose des minéraux à la carte pour une formulation optimisée visant à réduire le coût de kilo de croît.


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