Bovin : Le Bond du Mexique

Avec 34,8 millions de têtes en 2018, la hausse du cheptel mexicain est de 8 % par rapport à 2010. Les volumes abattus ont quant à eux connu une croissance de 16 % entre 2008 et 2019.

« Le Mexique connaît une forte évolution de sa production de viande bovine depuis 10 ans. Les abattoirs se sont beaucoup modernisés », a commencé Arnault Villaret, de l’Idele, lors d’un webinaire sur les marchés bovins d’Amérique du Nord. Le produit-phare sur ce pays est le jeune bovin castré hormoné de 250 kg de carcasse.
En 2019, le Mexique est le 8e producteur mondial de viande bovine, le 10e exportateur et le 1er exportateur de broutards. L’animal-type sur ce marché est un veau de 6-7 mois castré pesant 200 kg. Cette filière à destination des États-Unis est en croissance depuis la sécheresse des années 2010-2012, mais est freinée par quelques accidents sanitaires (tuberculose…) et le développement de l’engraissement national pour l’exportation de viande bovine. Aussi bien en volume qu’en valeur, cet export de viande poursuit son développement (+ 14 % en un an) sur les USA, premier client et fournisseur du Mexique, mais aussi sur l’Asie.

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Des aides réorientées

Le Mexique vend des pièces nobles (aloyau et globe) et achète des pièces de faible valeur (poitrine, jarret, flanchet…) appréciées notamment dans le sud du pays. « Depuis 2015, le Mexique est exportateur net de viande bovine, filière soutenue par une politique fédérale volontariste. Le programme Progan a attribué plus de 1,2 Md € de primes à la vache allaitante entre 2008 et 2018. » Des filières intégrées et des groupes industriels de taille mondiale y voient le jour. En 2016, le président Peña Nieto a inauguré l’Agroparque Lucero (du groupe Sukarne), le 2e plus grand feed-lot au monde avec 475 ha pour l’engraissement de 800 000 têtes/an.
Mais l’avenir s’assombrit pour cette filière avec la nouvelle présidence Lopez Obrador, de centre-gauche, qui réoriente le budget vers les petits producteurs et le développement rural et a stoppé en janvier 2020 les soutiens économiques aux éleveurs et aux filières export.

Le Canada veut réduire sa dépendance aux USA

Autre pays fortement dépendant des États-Unis, le Canada souhaite se développer vers l’Ouest (Nouvelle-Zélande, Australie, Japon) et l’Est (Europe). « Les exportations de viande progressent mais restent dirigées à 75 % vers les USA. Les échanges en vif s’intensifient, également avec les États-Unis », souligne Lina-May Ramony de l’Idele. « Deux abattoirs gigantesques en Alberta (JBS et Cargill) fournissent près de 70 % de la viande du pays. » S’agissant de l’accord du Ceta, en 4e année d’application provisoire, les contingents à destination de l’UE à 28 pays ont été augmentés mais ne sont pas entièrement utilisés car la production sans hormone est insuffisante et investie par des acteurs marginaux.


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