- Illustration Le mâle entier, bientôt la norme ?
Le sujet de l’arrêt de la castration à vif a été l’un des thèmes débattus à l’assemblée générale d’Inaporc, cette semaine. L’élevage de mâles entiers séduit les éleveurs.

Le mâle entier, bientôt la norme ?

Un différentiel de compétitivité existe entre les élevages qui castrent les porcelets et ceux qui élèvent des mâles entiers. Pourrait-on payer les porcs castrés plus cher ?

Le 31 décembre 2021, la castration à vif des porcs sera interdite ; ce qui provoquera un surcoût pour les éleveurs. La technique retenue (analgésie, anesthésie) accentuera encore le différentiel de compétitivité entre élevages ou entre pays, entre ceux qui castrent et les autres (temps de travail, performances zootechniques). Les groupements de l’Ouest proposent que le mâle entier devienne la norme pour la fixation du prix. « C’est un enjeu de filière », précise Philippe Bizien, président du Comité régional porcin. « Comme pour les poids et les classements, la gestion serait uniformisée par Uniporc. On peut imaginer une compensation financière pour les porcs castrés. Nous avons 18 mois pour trouver une solution ». L’objectif est d’établir de l’équité entre éleveurs, groupements et abatteurs. Elle ne sera pas facile à trouver…

Différentes appréciations

Philippe Meyer, vice-président d’Inaporc, représentant des abatteurs, condamne la démarche des groupements. « Toute évolution doit passer par un dialogue. La production de mâles entiers est une solution à l’arrêté ministériel sur la castration à vif, mais ce n’est pas la seule. Nous devons explorer d’autres voies et nous ferons des propositions ». Guillaume Roué, président d’Inaporc, qui déplore la manière brutale dont le ministère a traité le dossier, rappelle qu’élever seulement des mâles entiers n’est pas possible en raison des risques d’odeurs, émettant, au passage, quelques doutes sur la fiabilité de la détection au « nez ». « Ou alors, il faudra abattre nos charcutiers à 80 kg. Beaucoup de paramètres devront être discutés. Nous devons répondre aux éleveurs sur ce sujet de différentiel de compétitivité, aux professionnels de la viande et au goût des consommateurs. C’est une équation à plusieurs inconnues ». Il reste 18 mois pour la résoudre… 


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