- Illustration Maïs : Des vols de pyrale très précoces
Œufs de pyrale sur feuille de maïs.

Maïs : Des vols de pyrale très précoces

Les conditions climatiques de l’hiver ont été favorables à la survie des larves et les températures excédentaires observées depuis le début de l’année vont entraîner des vols précoces.

Les températures excédentaires observées depuis le début de l’année vont entraîner des vols précoces, en avance d’au moins 10-15 jours par rapport à l’an dernier, encore plus précoce que 2011. Selon les dates de semis, les maïs seront donc encore à des stades relativement jeunes lors du passage.

Raisonner la lutte

La lutte est d’abord préventive par une bonne gestion des résidus de récolte (broyage et enfouissement). Dans les situations les plus à risque, cela peut ne pas suffire et une intervention peut être justifiée. Cela concerne en priorité les parcelles dans un secteur avec un historique de dégâts importants, les parcelles en succession maïs/maïs, avec une gestion insuffisante des résidus (cas de récoltes tardives en 2019 du fait des conditions très pluvieuses à la récolte). Les parcelles à proximité de zones enherbées et de jachère sont également considérées à risque (zone refuge des papillons qui viennent pondre dans les maïs). Le Bulletin de santé du végétal fournit des informations pour caractériser le risque à l’échelle d’une petite région (indicateur : nombre de larves ou de galeries par plante à la récolte).

La date d’intervention dépend de la solution retenue

Deux techniques de lutte directe existent : une solution de biocontrôle avec les trichogrammes, ou des insecticides de synthèse. Quelle que soit la technique utilisée, son efficacité dépendra du bon positionnement du produit.

La période optimale d’application d’un produit insecticide en végétation doit être calée sur le vol des papillons, indépendamment du stade du maïs. Ces insecticides ont en effet une action essentiellement larvicide. Ils doivent être positionnés au plus proche du pic de vol de pyrale afin de toucher le plus grand nombre de larves possible. Le chlorantraniliprole (Coragen) a une action larvicide et ovicide, ce qui lui confère une plus grande souplesse de positionnement.

Les modèles de prévisions, basés sur les cumuls de températures, ou les suivis de chrysalidation des larves permettent d’anticiper le début du vol pour prévoir les lâchers de trichogrammes. Ces trichogrammes visent les premières pontes de pyrale (la larve du parasite se développe dans l’œuf de pyrale). Ils doivent donc être positionnés en début de vol de papillons.

Les trichogrammes sont naturellement plus sensibles aux conditions d’application. Au contact du sol, exposés à la chaleur, leur efficacité peut être fortement réduite. En cas de lâchers précoces, sur des maïs peu développés, les diffuseurs doivent être accrochés sur des tuteurs ou protégés par un étui. Dans ce cas de lâchers sur maïs peu couvrants, la forme capsules est déconseillée.

Impact sur le rendement et la qualité

En creusant des galeries dans les tiges, les larves de pyrale entraînent la casse des tiges et la verse, parfois des épis tombés au sol, causant ainsi des pertes de rendement et une dégradation de la qualité sanitaire. Sur maïs grain, la nuisibilité moyenne a été estimée à 7 % de perte de rendement par larve (ou galerie) par plante à la récolte. Sur maïs fourrage, la liaison entre niveau d’attaque et nuisibilité est plus difficile à établir. Cependant, sur 10 essais en situation de pression moyenne, on a enregistré une perte de rendement de l’ordre de 5 % en absence de traitement, soit 750 kg MS pour un maïs à 15 t MS/ha. En situation très infestée, la perte de rendement peut être supérieure à 1 t MS/ha, avec des teneurs en mycotoxines qui peuvent poser des problèmes d’utilisation par les animaux.

Michel Moquet / Arvalis-institut du végétal


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