- Illustration Piloter le dernier apport d’azote
Les premiers apports d’azote en période très sèche depuis le 10-13 mars, ont subi des pertes par volatilisation et une moindre efficacité des engrais azotés.

Piloter le dernier apport d’azote

Les conditions climatiques enregistrées depuis le mois de mars impactent la valorisation des apports azotés précédents sur les céréales à paille.

Une faible pluviométrie après les apports d’azote peut entraîner des pertes par volatilisation. Pour la solution azotée, elles peuvent aller jusqu’à 20-30 %. Pour l’ammonitrate et les urées avec inhibiteurs d’uréase (type Nexen ou Utec 46), elles sont moindres (5-10 %).
Les lisiers de porc apportés sur les céréales ce printemps, ont aussi été mal valorisés. En règle générale, les pertes sont proches de 30 % par rapport à la dose d’azote apportée. Cette année, les températures élevées en mars et le manque de pluie pendant près de 40 jours après le 10 mars, ont pu engendrer des pertes beaucoup plus importantes.
De plus, en situation sèche, le déficit probable d’absorption d’azote observé à ce jour peut provoquer des carences induites qui interfèrent avec les diagnostics de nutrition azotée. Il est probable qu’une certaine quantité d’azote – difficile à déterminer avec précision –, restée dans le sol sera absorbée par les plantes avec le retour des pluies.
Le pilotage du dernier apport d’azote est donc nécessaire pour l’adapter au mieux, en fonction de la valorisation des apports précédents et du potentiel de la parcelle. De nombreux outils de pilotage (Jubil, N-Tester, Farmstar…) peuvent aider.

Pour les apports du 10 mars au 10 avril

L’absence de pluie sur cette période a retardé la valorisation et elle ne sera pas optimale. En effet, une partie a été perdue par volatilisation, ou réorganisée dans le sol. Cette fraction encore présente dans le sol et valorisable est désormais en cours d’absorption par la culture sous l’effet des dernières pluies. Dans ces situations, un diagnostic de pilotage réalisé avant la pluie indique un niveau de carence en partie lié au défaut de valorisation de l’apport précédent. Il convient donc de réaliser un nouveau diagnostic lorsque c’est envisageable, ou à défaut d’ajuster la dose conseillée par l’outil.

Pour les apports après le 10 avril

Le retour des pluies depuis le 16 avril permet une bonne valorisation de ces apports. Ces situations correspondent à une partie des parcelles semées en décembre et en janvier. Pour celles-ci, il est préférable d’attendre une dizaine de jours avant une complète valorisation des derniers apports avant de réaliser un diagnostic.

Autres facteurs

À noter également que d’autres facteurs peuvent influencer le diagnostic de nutrition azotée, comme la présence de symptômes de viroses, d’enherbement important, d’éventuelles phytotoxicités ou encore des problèmes de structure / d’hydromorphie, impactant fortement le développement du système racinaire. Pour ces situations, des jaunissements peuvent apparaître, conduisant généralement à des surévaluations des besoins en azote. Ces situations seront à analyser au cas par cas.

Élodie Quéméner / Arvalis-Institut du végétal


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