- Illustration Les céréales européennes plébiscitées
Les céréales européennes et françaises s’exportent bien dans ce contexte si particulier.

Les céréales européennes plébiscitées

FranceAgrimer observe une bonne tenue des exportations européennes de céréales. Les orges brassicoles souffrent de leur côté de la pause de l’industrie hôtelière et de l’annulation d’événements sportifs ou festifs.

Les exportations de céréales de l’Union européenne vont bon train. Le climat mondial joue en faveur de la compétitivité des marchandises du vieux continent : les exportations de blé tendre sont revues à la hausse à hauteur de 31,8 millions de tonnes, contre 21,5 millions de tonnes pour la campagne 2019/2020.

Ce vent favorable trouve une partie de son explication dans les prix de l’énergie. «La mise à l’arrêt des automobiles, de l’aviation civile et l’effondrement de la demande mondiale de carburant a plongé le prix du baril de brent à 20 $ au 6 avril. Cette baisse des cours se traduit sur le prix du fret : les expéditions du port de Rouen ayant pour destination l’Égypte sont cotées à 8 $ / t. Cette même destination coûte 7 $ / t en partance de Novorossisk en Russie », chiffre Marc Zribi, chef des marchés grains et sucre pour l’organisme FranceAgrimer. Le blé français au départ du port rouennais se situe dans ce contexte parmi les plus compétitifs, avec une Égypte qui a « la volonté d’augmenter ses stocks stratégiques de produits de base. Le département de l’agriculture américain (USDA) table sur 13 millions de tonnes importées pour la campagne 2020/2021 par ce pays ».

Incorporation de maïs dans l’alimentation animale

De leur côté, l’union douanière eurasienne (Russie, Kazakhstan, Biélorussie, Arménie et Kirghizistan) a épuisé son quota d’export de blé de 7 millions de tonnes au 26 avril dernier. Ces quotas, mis en place pour limiter la hausse des prix de leur marché intérieur laissent une place vide que l’Europe comble. La Chine est enfin très demandeuse en matières premières céréalières d’Europe ; des contentieux avec son fournisseur historique australien laissent planer des possibles augmentations de droit de douane sur les orges.

La chute du prix du baril de brent et de l’éthanol influe également les maïs. Marc Zribi constate « une progression de l’utilisation des maïs pour l’alimentation animale au détriment du blé tendre ». Contrairement aux maïs américains qui souffrent de ce manque de débouché en biocarburant, le prix des maïs français et européens reste soutenu grâce à cette valorisation en alimentation du bétail.

Les orges brassicoles souffrent

Le ralentissement du commerce mondial de malt d’orge de -3 % suite à l’arrêt de l’industrie hôtelière ou des festivités frappe de plein fouet le secteur des orges brassicoles. Ces débouchés contrariés en avril et mai viennent alimenter le secteur de l’alimentation animale. Ce revirement de situation « a aussi une forte incidence sur les producteurs de houblon », renchérit Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé grandes cultures pour FranceAgrimer.


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