- Illustration Diversifiée, la ration accroît la productivité
Sylvain Bréal et son père Didier dans une des prairies de fauche comprenant des trèfles, du RGA, du RGI et de la fétuque (photo prise le 12 mars 2020).

Diversifiée, la ration accroît la productivité

Le Gaec Bréal Elevage, à Retiers (35) a augmenté ses surfaces en luzerne et fait le choix d’une conservation en ensilage majoritairement. L’herbe également ensilée est constituée de divers ray-grass, trèfles et fétuque.

Conduisant un cheptel de 120 vaches laitières à 10 000 L de production chacune, le Gaec Bréal Elevage a aussi fait partie du groupe GIEE/AEP au sein de la Cuma La fourragère (voir article précédent). L’une des orientations de l’exploitation via cette démarche a été l’augmentation de la surface en luzerne. « Du fait de l’accroissement des quantités, nous pouvons désormais la conserver en ensilage. Seule la dernière coupe est généralement enrubannée. Cela permet de réduire les coûts par rapport au déshydraté et de réaliser nos chantiers de manière plus autonome. Le silo est ouvert tout l’hiver », décrit Sylvain Bréal, un des associés. Les parcelles de luzerne sont en place pour 3 ans généralement. « Dans le cadre du GIEE/AEP, nous avons testé une association avec de la fléole qui permet de mieux maîtriser les adventices au départ. »

Suite à l’installation de Sylvain et son frère Jean-François en 2016 avec leurs parents Didier et Marie-Annick Bréal, un nouveau bâtiment a été construit (mis en service en 2018) équipé de 2 robots. « Pour le moment, les vaches sortent très peu », note Sylvain Bréal. Ce qui n’empêche pas les éleveurs de vouloir concocter une ration diversifiée pour leurs bovins, facteur de santé et performance. Une désileuse automotrice a été acquise pour cela.

[caption id=”attachment_45712″ align=”aligncenter” width=”720″] L’utilisation des bottes est simplifiée avec l’enrubannage tout en film plastique, sans filet.[/caption]

Le maïs représente aujourd’hui moins d’un quart de la ration

« Auparavant, nous donnions aux vaches de l’ensilage de maïs, de la luzerne déshydratée et du correcteur. Désormais, le maïs représente moins d’un quart de la ration. Il est complété par de la luzerne ensilée ou enrubannée, de l’ensilage d’herbe, des céréales, du maïs grain broyé et du correcteur soja/colza (70/30). » Les éleveurs ont mis au point cette nouvelle ration en lien avec un vétérinaire nutritionniste. « Désormais, nous n’avons plus de problèmes de cétoses ou de vêlages. Et la reproduction a aussi été améliorée avec un intervalle vêlage-vêlage qui est passé de 420 – 430 jours à 400 – 410 jours. La production laitière a augmenté. » Si le coût alimentaire est légèrement plus élevé, la performance du système s’est améliorée.

Mélanges prairiaux

Au-delà des objectifs de rendements, les producteurs vont chercher des fourrages de bonne qualité alimentaire avec de la DMO (digestibilité de la matière organique). « Pour l’ensilage, nous privilégions les coupes précoces souvent les premières. » Sur les prairies, des mélanges différenciés ont été implantés : RGA, trèfles (blanc, violet, squarrosum) et fétuque sur les parcelles pâturables ; trois trèfles, RGA / RGI (50 %/50 %) et fétuque sur les prairies de fauche.

Des investissements réalisés par la Cuma

Suite à la réflexion menée en groupe, des investissements ont été réalisés dans le cadre de la Cuma La fourragère. « Après l’avoir testé, nous avons investi dans un combiné presse – enrubanneuse Kuhn qui fonctionne sans filet, juste avec un film plastique », souligne Stéphane Collet, un des adhérents. « Cela permet de n’avoir que le film à retirer avant utilisation. L’ouverture des bottes est simplifiée. Et il n’y a qu’un seul type de déchet à gérer. » Acheté 76 000 €, le matériel fonctionne en chambre fixe d’un diamètre d’1,20 m. Aujourd’hui, tous les éleveurs de la Cuma l’utilisent. Le tarif est de 10 €/balle minimum. Il peut augmenter en fonction du nombre de couteaux utilisés (rotocut) et de la quantité de plastique. « Pour la luzerne ou l’avoine, il est préférable de doubler le nombre de couches de film. » « Nous avons aussi équipé l’ensileuse d’un incorporateur de conservateur pour un coût d’environ 1 500 € », note Sylvain Bréal. Les producteurs vont par ailleurs investir dans un groupe de fauche plus large travaillant jusqu’à 10 m (EasyCut Krone) avec une aide du PCAEA (plan de compétitivité et d’adaptation). « Ce nouveau matériel va nous permettre de gagner en temps de travail. Dès la fauche, on pourra anticiper l’ensilage ou l’enrubannage. » Avec ses convoyeurs transversaux, ce système permet un andainage central direct. En relevant les convoyeurs, la fauche se fait à plat. On peut aussi choisir de travailler avec un seul convoyeur. « Et la boîte de vitesse permet de réguler la coupe pour moins lacérer les légumineuses. »


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article