- Illustration De l’eau accessible en quantité
L’installation d’abreuvoirs muraux collectifs à niveau constant semble aussi avoir un impact positif sur la production laitière...

De l’eau accessible en quantité

À poids égal, une chèvre consomme presque 10 fois plus d’eau qu’un être humain, consommation souvent sous-estimée.

L’eau. Premier aliment des animaux et, qui plus est, vital. Cet élément constitue 75 % de la masse corporelle et 90 % du lait. Quelques abreuvoirs disposés dans le bâtiment selon les recommandations (1 abreuvoir pipette pour 25 chèvres ou un abreuvoir à niveau constant par lot) et le tour semble joué. On n’y pense plus, au mieux juste quand il faut justifier la conformité de la qualité bactériologique en bout de ligne lors du renouvellement des chartes de bonnes pratiques, lors des grandes chaleurs l’été ou l’hiver lorsque les canalisations gèlent…

Installer un sous-compteur

Mais les quantités distribuées sont souvent sous-estimées, voire inconnues et parfois en lien avec un manque de productivité laitière. « À poids égal, une chèvre consomme presque 10 fois plus d’eau qu’un être humain. Elle a besoin de 4 litres d’eau par kilo de matière sèche ingérée. Et l’animal boira 30 % d’eau supplémentaire à plus de 20 °C, 100 % de plus à 30 °C », rappelle Marie-Anne Lefol, vétérinaire à Terrena, lors d’une journée technique à Coësmes (35), le 7 novembre. Avant de recommander la pose d’un sous-compteur — pour la somme de 150 € environ —, et de relever la quantité d’eau consommée tous les 3 jours, comme on le fait pour la collecte du lait… « La température idéale de distribution relevée dans la littérature est de 10°-12°C. »

Mixer les types d’abreuvoirs

La consommation d’eau se fait essentiellement de jour, avec des pics de buvée à la distribution de la ration et en sortie de salle de traite. Or, la chèvre ne fait pas la queue pour boire ! Si elle ne peut pas boire, elle retournera se coucher. On doit donc apporter la disponibilité nécessaire dans les lots. Pour cela, « l’idéal est de mixer les systèmes d’abreuvoir », ajoute Anthony Pouplin, de FranceOvi. Les abreuvoirs à pipette, conçus pour les éleveurs car faciles à nettoyer, ne sont pas « naturels » pour les animaux. Ils mettent plus de temps à boire que dans des niveaux constants.

Ces derniers se salissent plus vite. Ils sont à positionner près des portillons ou passages d’éleveur pour assurer un nettoyage quotidien (penser à positionner des systèmes d’évacuation avec regard sous l’abreuvoir ou une évacuation externe si c’est possible). L’installation d’abreuvoirs muraux collectifs à niveau constant semble aussi avoir un impact positif sur la production laitière… « Mais il faut une cohérence d’ensemble : mettre des dispositifs identiques entre les ateliers chevrettes et chèvres », rappelle Anthony Pouplin. L’accessibilité dépendra également du réglage en hauteur des abreuvoirs, selon l’âge des animaux et la hauteur de la litière, tout comme la densité d’animaux dans les lots. Et le bâtiment doit être relié à la terre, pour éviter les courants parasites, ajoute Julien Riquet, technicien Terrena.

Un circuit vidangé, nettoyé et désinfecté

Il faut faire analyser son eau une fois par an, même si on est sur le réseau public, et procéder au nettoyage de ses canalisations, pour éviter les dépôts et la formation de biofilms. Ce nettoyage des canalisations améliore le débit en eau. La qualité doit être irréprochable d’un point de vue bactériologique et chimique (fer, manganèse, calcaire, pH…). Si besoin, un traitement de l’eau peut être mis en place et son réglage doit être régulièrement vérifié. À la conception d’un bâtiment, le circuit doit donc être prévu pour pouvoir être vidangé, nettoyé et désinfecté !


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