- Illustration Les solutions naturelles font mouche
Vincent Chiquet, technicien conseils produits d’élevage Eureden, à gauche, apporte son expertise afin que Mickael Lelandais choisisse le meilleur positionnement des seaux.

Les solutions naturelles font mouche

Les mouches sont une source de désagréments en élevage (perturbation du troupeau, propagation de maladies…). Des solutions efficaces, pratiques et naturelles sont désormais disponibles pour simplifier leur lutte et gagner en confort autour et dans les bâtiments d’élevage. Appâter à l’odeur les mouches vers un piège ou répandre des prédateurs des stades larvaires, telle la lutte intégrée sous serre, voici les nouveautés du printemps à tester.

Le Gaec Lelandais, à Ménéac (56), a testé deux seaux anti-mouches en 2019. En fin de conversion à l’agriculture biologique, les associés étaient à la recherche d’une solution pour réguler la population de mouches afin d’éviter l’agitation de son troupeau et les complications dues aux mouches autour des yeux (conjonctivite…). Un seau a été positionné proche de la salle de traite et un autre sur une parcelle à proximité de leur habitation.
Mickaël et Annaïck Lelandais ont rapidement observé des différences dans la salle de traite et dans la maison.

Une régulation des mouches réussie

Fini les rubans à mouches pénibles à installer, les insecticides nocifs et les bombes à mouches sans rémanence ! La solution Appibuster permet de créer une barrière à mouches avec des produits naturels. Elle se compose de deux éléments : une poudre et un piège. Le principe consiste à diluer la poudre contenant des levures fermentées dans le seau jaune. Les levures dissoutes dans l’eau, la forte odeur dégagée agit comme appât. Les mouches attirées par l’odeur entrent dans le seau par les cônes “one way” et ne peuvent plus ressortir.
Le procédé est simple à mettre en place. Positionné en curatif, ce produit est utilisable de mai à mi-octobre, en saison de présence des mouches. La technique est efficace pendant 6 à 8 semaines, à condition de remplir en eau régulièrement. La levure doit ensuite être renouvelée. Satisfait, l’éleveur observe que : « La technique ne supprime pas les mouches à 100 %. » Mais, en diminuant la population, « les vaches sont plus sereines à la traite ». La nuisance occasionnée par les mouches est réduite à un seuil acceptable. Soucieux de la biodiversité, il note également qu’aucune abeille n’a été piégée.

Un positionnement stratégique

Mickaël Lelandais indique : « Le positionnement du seau est le plus délicat.» Vincent Chiquet, technicien en produits d’élevage Eureden, décrit les bonnes conditions d’utilisation : « Le produit doit être réservé à un usage extérieur. Il doit être placé à 1,20 m du sol pour attirer efficacement les mouches et il faut éviter les zones à flux d’air important ». La position idéale se situe sur le parcours de la salle de traite, à l’entrée et à la sortie. Les seaux peuvent également être situés, au champ, près des bacs à eau. L’éleveur précise : « Le seau soit facilement accessible car il faut le vider tous les 2 jours et recharger en eau régulièrement.» La connaissance de son site par l’agriculteur et l’expertise produit du technicien permettent de trouver la zone idéale où localiser le seau. Facile à déplacer, un mauvais positionnement peut vite être corrigé. Ce printemps, l’agriculteur prévoit d’acheter un seau supplémentaire afin de le positionner sur le chemin de l’entrée de la salle de traite. Les deux autres seaux seront réutilisés comme l’année passée. Les produits sont disponibles dans les Cultivert ou auprès des techniciens conseils en produits d’élevage.

La lutte intégrée en élevage

Sur le même principe que la lutte biologique en serre, plusieurs types d’auxiliaires permettent de réguler la population de mouches en élevage. Des acariens prédateurs des œufs de mouches constituent un allié intéressant dans la lutte contre ces diptères incommodants. Des mouches carnivores s’attaquent aux larves des mouches indésirables. Ces insectes prédateurs sont à positionner sur les zones humides de proliférations des mouches. Une solution complémentaire consiste à répandre des pupes de mouches parasitées par des mini-guêpes, sur des zones sèches. Arrivées au stade adulte, ces mini-guêpes vont pondre dans d’autres pupes présentes à proximité. En se nourrissant des pupes et asticots, les mini-guêpes empêchent la prolifération des mouches. Ces insectes, naturellement présents en France, ne sont pas envahissants. Cette méthode nécessite de l’anticipation. Les premières applications sont à réaliser dès le mois de mars. Ne manquez pas le témoignage de Jean-Marc Guernion, producteur de lait à Hillion (22), le 3 avril prochain.

Charlotte Carn / Eureden


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