- Illustration Retraite : Un système à points déjà connu des agriculteurs
De g. à dr. : Sandrine Le Feur, députée, et Bernard Simon, président de la MSA d’Armorique, lors d’une réunion publique sur les retraites, jeudi 30 janvier à Penzé.

Retraite : Un système à points déjà connu des agriculteurs

La député Sandrine Le Feur a organisé une réunion publique sur la réforme des retraites à Penzé. Le régime agricole y a souvent été pointé du doigt.

Tentatives d’explications autour de la réforme des retraites qui cristallise le mécontentement et les angoisses de nombreux citoyens, par l’agricultrice Sandrine Le Feur, députée de la 4e circonscription du Finistère. Cependant, en cette soirée du 30 janvier pour la réunion publique, le décor est vite planté : banderoles et syndicalistes forment un comité d’accueil aux participants. Ils ne manqueront pas de faire valoir leurs revendications durant la soirée et laisseront peu de place aux échanges constructifs.

Vigilance de la MSA sur l’application du texte

« Dans ma permanence, je rencontre nombre de personnes qui ne savent pas combien ils vont gagner en retraite : certains sont pénalisés car polypensionnés (ayant cotisé à différents organismes de retraites non affiliés), des jeunes qui ne peuvent pas valider de trimestres du fait d’un travail “haché” par des missions d’intérim, des agriculteurs qui déplorent le montant de leur pension… Avec ce nouveau système, et la fusion des différentes caisses de retraite, il y aura plus de justice et de solidarité entre les gens », tente d’argumenter la députée. Mais la réforme encore floue avec ce passage au système par points pour les générations nées après 1975, calculé tout au long de la carrière inquiète les salariés. Un système pourtant déjà connu, car effectif pour les retraites complémentaires et pour le calcul des retraites des agriculteurs. « Mais comment peut-on défendre un système flou qui a d’ailleurs été retoqué par nombre d’organismes, dont le Conseil d’État et la MSA par exemple », interroge un participant. Bernard Simon, invité à la tribune, répond : « La MSA défend le système des retraites par répartition. Notre travail est d’être vigilant sur l’évolution de la réforme, et de défendre le maintien de la MSA en tant qu’organisme de gestion. Mais la Caisse centrale de la MSA a effectivement émis des points de vigilance dont celui du montant des petites retraites, de la situation des conjoints collaborateurs, grands oubliés de la réforme… et la prise en compte des aléas de la vie tout au long de la carrière, des salariés comme des agriculteurs, dans ce nouveau système de retraite à points. »

Alignement des taux de cotisation

Certes, les agriculteurs n’ont pas émargé à la grande caisse de retraite créée après-guerre. Le régime proportionnel par points a été créé en 1955, après la création de l’allocation vieillesse agricole. Le système de cotisation des agriculteurs a évolué à son rythme. Demain, la grande nouveauté avec cette réforme concernera l’alignement du taux de cotisation avec les autres secteurs. Une évolution qui sera progressive et devrait être détaillée par ordonnance dans les prochains mois.
Quant à l’âge du départ à la retraite, les négociations vont continuer, en particulier avec les débats sur la pénibilité. « Je suis confiante quant aux évolutions sur ce thème. J’y travaillerai », promet Sandrine Le Feur.

Régime déficitaire pour causes démographiques

Autre point de mécontentement revendiqué, celui des régimes déficitaires, comme l’agriculture. « Du fait de la diminution du nombre d’agriculteurs, le régime de retraites est fortement déséquilibré. On dénombre moins d’actifs que de retraités agricoles. D’autres caisses de retraite subissent le même sort : les mineurs, les cheminots… Un système de solidarité nationale a ainsi été mis en place permettant à ces caisses de retraite d’émarger au financement de l’État ainsi qu’à la compensation des autres caisses », explique Bernard Simon.


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