- Illustration L’ETA unie
Afin de fidéliser leurs salariés, les gérants de l’ETA veillent aux conditions et à l’ambiance de travail.

L’ETA unie

Pour reprendre l’affaire créée par son grand-père et que son père et son oncle ont développée, Maxime Thuriaud s’est associé avec deux collègues, Émilien Morice et Mickaël Paboeuf. Trois profils distincts mais une même vision du futur pour les gérants de cette ETA morbihannaise.

Dans le sud du Morbihan, l’entreprise de travaux agricoles Thuriaud est presque une institution. Il est vrai qu’elle fait partie du paysage depuis plusieurs décennies maintenant. Lancée par le grand-père, chauffeur de car qui « s’était équipé d’une batteuse pour s’amuser », la société s’est notamment développée à partir du milieu des années 80, lorsque les deux fils, Michel et Daniel, en ont pris les commandes. Des choix d’investissements judicieux – tel celui d’une ensileuse à roues jumelées adaptée aux conditions difficiles de l’après tempête de 1987 – ont permis à cette affaire familiale de grandir patiemment, sans brûler les étapes.
Aujourd’hui, l’entreprise basée à Nivillac emploie 8 salariés et un apprenti. Michel est parti à la retraite en décembre et son frère, Daniel, devrait l’imiter dans les mois qui viennent. Mais l’aventure se poursuit avec, depuis avril dernier, une nouvelle équipe à sa tête : Maxime Thuriaud, fils de Daniel ; Mickaël Paboeuf, entré dans l’entreprise comme apprenti en 1996 ; et Émilien Morice, salarié depuis six ans. Un trio soudé avec une moyenne d’âge de 33 ans et une solide expérience du métier.

[caption id=”attachment_44161″ align=”aligncenter” width=”720″] Depuis avril dernier, Mickaël, Maxime et Émilien sont à la tête de l’ETA Thuriaud.[/caption]

Un trio complémentaire

« Ce projet de reprise à plusieurs est né naturellement, en discutant », explique Maxime Thuriaud. « Nous nous connaissons et nous nous entendons bien. De devoir prendre les décisions stratégiques à trois, c’est une forme de garantie. On évite de s’enflammer, chacun donne son avis. » Autre atout de la formule : la complémentarité des profils. Mickaël est ainsi plus spécialisé dans les travaux publics. Maxime, titulaire du certificat de conducteur de travaux en entreprises de travaux agricoles (lire par ailleurs), s’intéresse, lui, à la gestion de l’entreprise et au démarchage des fournisseurs, tandis qu’Émilien supervise l’atelier, le planning des cultures et la veille technologique.

Forte d’un parc matériel comptant notamment 11 tracteurs, 5 moissonneuses et 3 ensileuses, l’entreprise intervient dans un rayon de 25 à 30 kilomètres autour de Nivillac. « Notre clientèle est constituée principalement de producteurs laitiers et d’éleveurs bovins. Nous avons également un peu de producteurs de volailles et de porcs. » Des clients qui, lorsqu’ils font appel à ses services, cherchent avant tout « à se libérer du temps. » Pour répondre au mieux à cette attente, l’ETA peut tabler sur des chauffeurs fidèles qui connaissent la plupart des parcelles et leurs accès. Ainsi que sur du matériel bien entretenu. « Dans une entreprise de travaux agricoles, du mois d’avril au mois de novembre, cela n’arrête pas. Et lorsque vous avez pris un engagement pour un chantier, il faut le tenir. Notre clientèle veut du rendement et de l’efficacité. » Alors, pas question de lésiner sur les dépenses d’entretien préventif ou le renouvellement du matériel.
Chaque année, la morte-saison est mise à profit pour établir, avec le concours du Crédit Mutuel de Bretagne, une ligne d’investissement en fonction des priorités de l’exercice. L’idée étant d’anticiper tout ce qui peut l’être. Pour les années à venir, le cap fixé par les trois nouveaux gérants est clair : « Continuer sur ce que l’on sait faire et, dans le même temps, rester attentif aux opportunités. » L’ETA des lieux entend bien le rester !

UNE RECONNAISSANCE DE LA DÉMARCHE

Quand est née la formation de conducteur de travaux en ETA ? Jean-Marc Leroux, délégué régional, fédération des Entrepreneurs des territoires : Elle a vu le jour en 1997, en partenariat avec le Centre de formation technique agricole de Montfort-sur-Meu (35). Sa dénomination et son contenu ont évolué au fil des ans. C’est aujourd’hui un diplôme de niveau BTS.
Quel est son objectif ? Il s’agit de former les futurs cadres des ETA, des gens qui prendront les rênes d’une entreprise ou qui organiseront les chantiers, assureront des responsabilités. La Bretagne a été pionnière mais aujourd’hui d’autres régions se sont rendu compte de l’intérêt de cette formation et proposent des cursus similaires.
Le CMB offre des conditions de prêt préférentielles aux personnes ayant suivi cette formation… C’est une vraie reconnaissance de cette démarche. Il est dans l’intérêt de tous d’avoir à la tête des ETA des personnes compétentes, qui soient bien formées.


Basé sur la confiance

L’histoire de cette ETA familiale se poursuit avec l’arrivée de Maxime qui s’est entouré de deux salariés, Émilien et Mickaël, pour reprendre les parts de son oncle Michel. La complémentarité du nouveau trio de gérants va permettre de poursuivre le développement de l’entreprise, tout en se rassurant sur le plan financier, car ce type d’activité mobilise des montants importants de capitaux. Leur clientèle est exigeante mais les associés de la SARL Thuriaud le sont tout autant. Notre accompagnement est avant tout basé sur la confiance envers les dirigeants et sur leur capacité d’analyse et de prospective.STÉPHANE RENAUD, responsable de clientèle agricole au CMB, pôle d’expertise de Questembert (56)

Jean-Yves Nicolas


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