Les femmes de la section Agricultrices de la FDSEA 22 veulent « propulser » le déploiement des bâches d’enrubannage de couleur dont l’achat soutient la lutte contre le cancer. À l’heure des commandes, elles invitent tout le monde dans les campagnes à faire un choix « simple et solidaire ».

Nathalie Carmès, présidente de la section Agricultrices de la FDSEA des Côtes d’Armor, a participé le 13 octobre à la Rose Espoir de Ploumagoar. Cet évènement articulé autour d’une vaste marche a rassemblé
près de 7 300 participants, en grande majorité des femmes, permettant de récolter plus de 50 000 € à destination de la lutte contre le cancer du sein. « J’ai vraiment apprécié ce rendez-vous où, en marge du mouvement, des patientes et des médecins ont témoigné », explique la responsable. Avant de rappeler que le cancer du sein est celui qui touche le plus les femmes.

« Les études récentes montrent que les agricultrices sont moins concernées par ce cancer que la moyenne. Mais par contre, elles sont deux fois plus victimes de mélanomes. Etant beaucoup dehors, nous sommes davantage exposées aux UV, surtout en Bretagne où on ne se protège pas car on fait moins attention au soleil… »

Demandez les bâches solidaires aux Cuma et ETA

Au-delà d’un rappel des statistiques relatives à la corporation, les femmes syndicalistes veulent également envoyer des messages et participer à la démarche nationale Octobre Rose. « Trop occupées par leur travail et la vie de famille, les agricultrices ne prennent pas le temps de prendre assez soin d’elles. Nous avons toutes tendance à repousser les échéances. Or la précocité du dépistage est essentielle pour avoir les meilleures chance de guérison », poursuit Marie-Hélène Briand. Avant d’ajouter : « Cela ne se sait pas, mais, même si c’est rare, le cancer du sein peut aussi toucher les hommes. »

La semaine dernière, le groupe de femmes a donc décidé de communiquer sur l’opportunité d’opter pour les bâches roses du fabricant Trioplast à l’heure où les Cuma et les ETA commencent à passer leur commande de plastique pour l’enrubannage. « Dans un contexte difficile pour l’agriculture, pour ses femmes et ses hommes, sans cesse visés ou égratignés par les médias ou certaines associations, nous voulions faire une action de communication positive en menant une opération solidaire tout en montrant que nous avons les mêmes préoccupations que les autres femmes », reprend Nathalie Carmès. Pour 2018, le fournisseur qui s’engage à reverser de l’argent à chaque rouleau de couleur commercialisé avait remis 21 000 € à la Ligue contre le Cancer. « Nous pouvons faire beaucoup mieux en prévenant nos prestataires et partenaires que nous voulons participer. Surtout qu’aujourd’hui, les bâches solidaires sont désormais distribuées par la plupart des coopératives et entreprises d’approvisionnement. »

Différentes couleurs pour différencier les coupes

D’autant que l’initiative a pris de l’ampleur depuis son lancement : d’autres couleurs de plastique sont disponibles. « Du bleu pour la lutte contre le cancer de la prostate et du jaune pour les cancers dont les enfants sont victimes. Nous ne pouvons rester insensibles à tout ça. » En plus, sur les exploitations, ces différentes teintes ont un intérêt pratique évident : « Première coupe en rose, deuxième coupe en bleu, troisième coupe en jaune… Cela permet d’identifier très facilement les qualités des fourrages après stockage. »