C’est l’Ille-et-Vilaine qui accueillait, ce 21 juin, l’assemblée générale de la coopérative Triskalia. 300 adhérents délégués, partenaires et salariés se sont ainsi retrouvés à Pacé. Ce moment de démocratie coopérative a été l’occasion de revenir sur le bilan de l’exercice 2018, d’élire les administrateurs, dont 5 nouveaux, et d’échanger sur les perspectives…
La co-construction du projet d’union entre les groupes Triskalia et d’aucy se poursuit. Administrateurs et salariés restent mobilisés pour bâtir le futur groupe Eureden, qui devrait voir le jour fin 2019.
Le projet Eureden se poursuit
Georges Galardon, président de Triskalia, a rappelé les 3 conditions essentielles définies par les conseils d’administration des deux groupes coopératifs. « La première condition est d’être en mesure de créer de la valeur pour les adhérents, par des économies d’échelle, la recherche de compétitivité ou encore la capacité à décrocher de nouveaux marchés rémunérateurs. Ensuite, la nouvelle coopérative devra être le fruit d’une co-construction, avec une gouvernance adaptée et non l’addition des deux structures historiques. La dernière condition et non des moindres, est que cette coopérative d’une autre envergure soit capable de conserver la proximité avec les adhérents, par son maillage, ses équipes techniques et son fonctionnement en sections territoriales et spécialisées. »
Après l’avis de l’autorité de la concurrence, qui devrait intervenir courant juillet, la deuxième étape sera l’approbation de cette union par l’assemblée générale des 2 groupes, le 13 décembre prochain. L’union Eureden devrait donc naître le 1er janvier 2020, et aboutir à une fusion des coopératives le 1er janvier 2021. Dominique Ciccone, directeur général de Triskalia, a précisé les contours du futur groupe : 3,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 48 % pour la branche agriculture, 44 % pour l’agroalimentaire et 8 % la distribution.
[caption id=”attachment_41487″ align=”aligncenter” width=”720″] Le conseil d’administration de Triskalia compte 5 nouveaux administrateurs et administratrices, élus ce 21 juin : David Morvan (Bohars), Anne-Laure Morvan (pour la section des salariés), Adeline Yon (Trébry), Gurvan Cédelle (Le Moustoir) et David Jaglin (Saint-Gilles-Vieux-Marché).[/caption]
Un résultat financier stable
En ce qui concerne le groupe Triskalia, les résultats de l’exercice 2018, présentés par Denis Le Moine, trésorier du conseil d’administration, sont le reflet de la diversité des métiers : « Des filières en évolution favorable, des métiers toujours très contributeurs, mais aussi des activités qui souffrent sur des marchés difficiles. » Le chiffre d’affaires du groupe est de 1,944 milliard d’euros, pour un résultat d’exploitation de 14,5 M€, qui permet une redistribution aux adhérents (cf. ci-dessous).
Redistribution du résultat
Le programme d’investissements du groupe se veut ambitieux et volontariste tout en maîtrisant son niveau d’endettement. 63 millions d’euros ont ainsi été investis en 2018, pour poursuivre la modernisation des outils industriels du groupe (Gelagri, Ronsard, usines de nutrition animale…) mais également conforter et développer les métiers de la distribution (plateforme de Rostrenen, nouveau Magasin Vert de Brest, reprise de 7 jardineries en Vendée…).
Une vision optimiste de l’agriculture
Dans son rapport d’orientation, Georges Galardon affiche avec détermination sa vision optimiste de l’agriculture. Bien sûr, la déchirure entre les agriculteurs et une partie de la société (« minorité militante ») semble profonde, « l’idéologie et les passions passent trop souvent avant la science et la raison » et « l’agribashing qui pourrit la vie de l’ensemble des agriculteurs »… Mais le président de Triskalia le martèle : « Notre agriculture est belle. C’est celle d’un monde ouvert et capable de faire face aux défis alimentaires, climatiques, énergétiques, environnementaux, sociaux et territoriaux. L’agriculture est au cœur de toutes ces problématiques et doit en être la solution ! Alors ne doutons pas, partageons cette vision. Une vision tournée vers l’avenir, confiante dans notre capacité d’innovations permettant de répondre à une demande alimentaire mondiale, qui va continuer à s’accélérer. » Et ce n’est pas Philippe Dessertine, économiste, qui intervenait à l’issue de l’assemblée qui va lui donner tort.
Marie-Laure Louboutin / Triskalia