La Blonde d’Aquitaine a des atouts à mettre en avant. - Illustration La Blonde d’Aquitaine planche sur son avenir
La Blonde d’Aquitaine a des atouts à mettre en avant.

La Blonde d’Aquitaine planche sur son avenir

Suite à une étude nationale, des pistes ont été dégagées pour augmenter la notoriété et développer l’image de la Blonde d’Aquitaine.

Dans un marché qui ne cesse de donner davantage de place au steak haché, les éleveurs de Blonde d’Aquitaine se posent des questions sur l’avenir de leur race. Leur créneau a une production destinée à la boucherie artisanale et aux rayons traditionnels ; des secteurs qui perdent des volumes aujourd’hui. Lors de l’assemblée générale des éleveurs Blonde d’Aquitaine de Bretagne, le 31 janvier à Pontivy (56), les résultats d’une étude demandée par les responsables de la race au niveau national ont été présentés. « Au total, 872 éleveurs dont 472 en race blonde d’Aquitaine et 400 dans d’autres races ont été enquêtés, ainsi que 730 bouchers (dont 100 en GMS) et 1 146 consommateurs », cadre Arnaud Romoli, chargé de mission sur l’étude « Projet Avenir Viande ».

Notoriété de « fond de mémoire »

[caption id=”attachment_39074″ align=”alignright” width=”152″]ARNAUD ROMOLI, Chargé de mission ARNAUD ROMOLI, Chargé de mission[/caption]

Parmi les grandes conclusions, il ressort que la Blonde d’Aquitaine bénéficie d’une faible « notoriété spontanée ». Elle n’est mentionnée que par 4,3 % des consommateurs quand on leur demande de citer librement des races bovines, contre 46 % pour la Charolaise et 24 % pour la Limousine. À noter que 28 % des personnes ne connaissent aucune race à viande. En notoriété assistée (c’est-à-dire en affichant les races), la Charolaise est connue par 97 % des enquêtés, la Limousine, 88 %, et la Blonde d’Aquitaine, 72 %. « Les moins de 25 ans et les habitants d’Île-de-France connaissent moins la race. Toutefois, il existe une notoriété de “fond de mémoire” qui est à réactiver. »

Arnaud Romoli précise par ailleurs que la « notoriété » est différente de « l’image » qui doit être construite, choisie, segmentée… « Dans leurs critères d’achat de viande bovine, les consommateurs privilégient l’origine France ou même du plus local, la tendreté, le goût et la couleur. Les signes distinctifs et une viande “pas trop grasse” sont aussi recherchés. Pour garantir la qualité, 60 % font confiance aux éleveurs et 53 % aux bouchers artisanaux. »

La tendreté reconnue

Dans les boucheries, l’implantation de la Blonde d’Aquitaine est marquée sur la façade atlantique, moins dans le Centre, l’Est et le Sud-Est. « Il faut aller davantage voir les bouchers avec le bon argument, leur faire goûter, essayer la Blonde… La tendreté, le grain de viande, la conformation sont des atouts à mettre en avant. Il faudrait aussi faire davantage de promotion auprès des jeunes bouchers. »

Une majorité de bouchers commercialisant de la viande de Blonde demandent des poids de carcasse entre 450 et 550 kg. « Mais des disparités régionales existent avec davantage de carcasses lourdes demandées dans l’Ouest. Sur la Côte d’Azur, ils demandent du léger… » Autre enseignement de l’étude, les bouchers des très grandes villes (plus de 400 000 habitants) mettent moins en avant les trois races bovines principales : Blonde, Charolaise et Limousine. L’Angus par exemple s’y développe.

Trouver des ambassadeurs

Il ressort aussi de l’enquête une fierté des éleveurs de Blonde d’Aquitaine par rapport à leur race. Pour eux, expliquer les méthodes d’élevage (alimentation, bien-être animal…), communiquer sur les avantages de cette viande, développer et argumenter sur ses bénéfices santé sont des leviers à exploiter pour une meilleure notoriété de la race. Avoir des ambassadeurs (grands cuisiniers, personnalités…) serait un autre atout.

Un marché toujours très chargé, surtout en femelles

Si la demande mondiale en viande bovine augmente, la décapitalisation se poursuit en France. Alors que l’Hexagone a compté jusqu’à 4,20 millions de vaches allaitantes, elle n’en dénombre plus que 3,85 en octobre dernier. « Le marché devrait se rééquilibrer à terme, mais quand ? La Bretagne perd aussi des effectifs, plus de 2 500 vaches par an sur les deux dernières années. Et pourtant, il reste de la place pour des animaux de qualité bouchère bien finis sur la région », a souligné Raymond Barré, conseiller viande bovine à la Chambre d’agriculture. Et de souligner : « L’élevage est une chance pour la Bretagne, y compris pour faire des cultures après herbe, avec moins d’intrants. »


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article