Anne Cavart, animatrice d’On n’est pas que des cageots, dans son atelier à Saint-Brieuc (22). - Illustration Faire de ses propres mains
Anne Cavart, animatrice d’On n’est pas que des cageots, dans son atelier à Saint-Brieuc (22).

Faire de ses propres mains

Pas besoin d’être spécialiste ou même « manuel » pour se lancer dans le bricolage et le recyclage d’objets et de matériaux avec Anne Cavart. Elle vous apporte ses outils et ses conseils.

Démonter, couper, scier, mesurer, reporter les dimensions, peindre, expérimenter, se tromper… Peu importe ses aptitudes et son expérience du bricolage, l’association On n’est pas que des cageots, de Saint-Brieuc (22), accompagne tous les publics. « Nous mettons l’outil dans les mains des gens », explique l’animatrice Anne Cavart. Depuis 2013, cette dernière conduit des ateliers de sensibilisation autour de la récup’ pour des établissements scolaires, des centres de loisirs, des MJC, des centres sociaux, des comités d’entreprise, des festivals…  À chaque fois, elle apporte quelques outils : scie sauteuse, perceuse, visseuse, ponceuse… Rien de très compliqué pour que la pratique soit ensuite « reproductible » chez soi sans avoir besoin d’investir dans du matériel. Objectif : « Remettre le bricolage au goût du jour pour tout le monde en favorisant le réemploi d’objets. »

Une palette de palettes

La matière reine de ces rendez-vous créatifs est la palette. Ou plutôt les palettes. « Toutes ne se ressemblent pas selon leurs dimensions, leur qualité, leur essence, l’épaisseur et la largeur de leurs lattes, à chevron ou à dés… Et à côté de celles qu’on pose par terre, il y a les caisses à ardoises ou à dalles », détaille la Briochine. Un matériau qui ne demande qu’à retrouver sa noblesse et dont beaucoup d’artisans et d’entreprises cherchent à se débarrasser. « On sauve du bois pour en faire en priorité de l’utilitaire. »

Atelier de création de mobilier avec les habitants pour la cour d’immeubles à Saint-Brieuc.

Il n’y a plus qu’à laisser libre cours à son imagination. Facile à trouver et très demandée par les participants, la palette permet de fabriquer des tables, des assises, des étagères, des éléments de décoration, des cadres, des bacs pour le potager… « La première leçon est d’apprendre à la démonter sans l’abîmer. » Ensuite, l’animatrice transmet des méthodes pour utiliser les outils et travailler en sécurité. Elle donne des réponses et des astuces. Ce savoir est le fruit du travail en amont à l’atelier. « Carton, lino, plastique, métal… Nous récupérons des matières atypiques. Nous les étudions pour savoir comment les travailler, les assembler. Peut-on les plier et avec quoi ? Les couper sans éclat ? Les peindre ? Ensuite, nous cherchons des utilisations possibles. »

Travailler l’estime de soi

En ce moment, des enfants de Lanvollon (22) créent des mobiles avec des tiges de tancarville ou de parasol. Les plus turbulents en classe s’appliquent tout à coup. Une équerre dans la main, les maths deviennent concrètes. « Avec les adolescents, on fabrique un salon entier pour leur foyer. Un mobilier qui leur sert et les rend fiers d’eux à l’arrivée. Un âge où ils ont besoin de développer l’estime de soi. » Des animateurs viennent également se former. Des ateliers soudure offrent la possibilité de travailler le métal.

Des particuliers visitent également l’atelier à Saint-Brieuc ou reçoivent à domicile. Ils ont souvent un projet précis qu’ils veulent réaliser eux-mêmes. Par exemple un élément de mobilier aux dimensions personnalisées pour s’adapter dans la maison. « En plus d’avoir un meuble ou un objet parfaitement adapté, la personne a en prime la satisfaction de l’avoir façonné. » En arrivant, certains sont un peu « frustrés » de ne pas avoir réussi à fabriquer quelque chose en regardant un « tuto » sur Internet. « Nous essayons de déculpabiliser. Nous revendiquons le droit de se tromper, de ne pas y arriver », explique Anne Cavart. « Et puis, nous accompagnons, nous conseillons… »

« La valeur du travail »

« Mais attention, il faut être conscient que ce que tu ne dépenses pas en argent, dans le “do it yourself”, tu le dépenses en temps », confie Anne Cavart. Parfois les gens ont du mal à l’appréhender. « Ils voudraient la banquette du designer fabriquée en 2 heures sans savoir bricoler au préalable, pour 20 €… » Alors, l’animatrice remet au centre « la valeur du travail, de l’investissement personnel, de la satisfaction de soi, du temps consacré à faire… »

Suivre le mode de réemploi

Alors que les objets recyclés et les matériaux bruts sont très tendance en décoration, Anne Cavart prend le contre-pied : « La récup’, ce n’est pas une mode. C’est une manière de vivre. Quand des magasins vendent des tuyaux neufs usagés venus de l’autre bout du monde, nous préférons collecter autour de nous et prolonger la vie des choses plutôt qu’elles deviennent des déchets. Cela redonne du sens. »

Pour en savoir plus : En fonction de la fourniture des matériaux, un atelier (groupe jusqu’à 8 personnes, en Bretagne) coûte 45 € / heure (+ adhésion annuelle et frais de déplacement). Informations sur Pour en savoir plus
En fonction de la fourniture des matériaux, un atelier (groupe jusqu’à 8 personnes, en Bretagne) coûte 45 € / heure (+ adhésion annuelle et frais de déplacement).  Informations sur www.descageots.fr ou « des cageots » (Instagram, Youtube). Contact à descageots@yahoo.fr, 06 81 34 24 76


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