L’unité de méthanisation se situe dans le prolongement de la stabulation des vaches laitières. - Illustration Une méthanisation de 250 kW avec peu d’emprise au sol
L’unité de méthanisation se situe dans le prolongement de la stabulation des vaches laitières.

Une méthanisation de 250 kW avec peu d’emprise au sol

En optant pour un digesteur et un post-digesteur aériens ressemblant à des silos de stockage de céréales, les associés du Gaec du Vieux Manoir, à Pommerit-le-Vicomte (22), ont construit une unité de méthanisation avec peu d’emprise au sol.

Au Gaec du Vieux Manoir, à Pommerit-le-Vicomte, le projet de construction d’une unité de méthanisation a commencé à germer dans la tête des associés dès 2010. « C’est à partir de 2015 que j’ai accéléré les démarches et que je suis rentré beaucoup plus dans le concret avec des visites d’unités en fonctionnement et une projection de dimensionnement », témoigne Emmanuel Turban, un des associés. Le premier projet partait sur une installation en cogénération d’une puissance de 100 à 120 kW. « C’est ce type d’unité qui se faisait à ce moment-là et c’est donc ce que j’ai visité. C’est au moment du changement des modalités du tarif de rachat de l’électricité produite et l’arrêt de l’obligation de valorisation de la chaleur que nous avons décidé de nous orienter vers une méthanisation de 250 kW. Pour autant, nous allons valoriser la chaleur produite avec un séchoir à plat sous hangar destiné au séchage de céréales, foin, plaquettes de bois ou bois bûche. Nous allons aussi produire l’eau chaude pour l’élevage et chauffer trois maisons d’habitation. »

[caption id=”attachment_38817″ align=”aligncenter” width=”720″]David Perrot, Flora Perrot et Emmanuel Turban, 3 des 6 associés du Gaec du Vieux Manoir. David Perrot, Flora Perrot et Emmanuel Turban, 3 des 6 associés du Gaec du Vieux Manoir.[/caption]

Un investissement de 1,7 million d’euros

Les associés du Gaec ont sélectionné trois constructeurs pour réaliser les devis et ­­visiter certaines de leurs installations en France, mais aussi au Danemark et en Allemagne. Finalement c’est Valogreen, une société basée dans l’Oise, que les associés ont choisie. « Ils ont déjà 15 unités en fonctionnement en France. Notre méthanisation de 250 kW est leur première réalisation en Bretagne. Ce qui nous a séduits, dans un premier temps, c’est qu’il n’y a pas d’agitateur dans le digesteur, ce qui facilite grandement la maintenance. Ce constructeur était aussi très bien placé en termes de tarif puisque notre investissement s’élève à 1,7 million d’euros pour 250 kW en intégrant le bâtiment de séchage, les différents aménagements ainsi que la géomembrane couverte permettant de stocker 4 000 m3 de digestat », explique Emmanuel Turban.

Les associés avaient aussi une problématique de taille à résoudre qui était l’emprise au sol de l’unité de méthanisation car la parcelle située juste derrière la stabulation des vaches laitières ne leur appartient pas. « Le concept proposé par Valogreen avec le digesteur et le post-digesteur aériens de 1 200 m3 chacun avec peu d’emprise au sol résolvait cette problématique. » Le digesteur et le post-digesteur ressemblent à des silos de stockage de céréales mais renforcés et parfaitement étanches. Ils sont isolés avec de la mousse de polyuréthane dans laquelle sont incrustés les tuyaux d’eau chaude permettant de chauffer le digesteur.

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Une unité qui produit déjà plus que prévu

Le chantier de construction a démarré au mois d’avril 2017 pour une mise en route de l’unité en février 2018. Emmanuel Turban indique qu’il faut une personne à plein temps tout au long des travaux pour suivre le chantier ainsi que les premiers mois de la mise en route ; le temps de travail est estimé à un mi-temps ensuite. « Au moment de la mise en service, nous avons récupéré 1 200 m3 de digestat chez un méthaniseur voisin. Cela nous a permis de gagner du temps, au moins un mois, car le digestat est déjà à bonne température et avec une biologie déjà installée. La production de biogaz a démarré plus rapidement. Six semaines après le démarrage, on était à 80 % de production. Quatre mois plus tard, nous avons atteint la pleine production.

Aujourd’hui, nous produisons même plus que ce qui était prévu. Notre objectif était que le moteur de cogénération tourne 8 000 heures par an et nous allons faire 8 300 heures sur notre première année. Notre ration est très stable, on ne la change jamais, c’est principalement du lisier de bovins et des fumiers. C’est ce qui nous permet d’être performants. » Si aucun gros problème n’est à signaler, malgré tout, les deux premiers mois de mise en service ont été un peu compliqués avec des alarmes qui se sont succédé pour de petits problèmes qui ont permis d’étalonner toute l’installation. Aujourd’hui, deux des six associés du Gaec gèrent et maîtrisent vraiment la méthanisation.

Quelques surprises sur la consommation électrique

Si l’installation est tout à fait cohérente par rapport au prévisionnel, les associés ont tout de même une consommation électrique supérieure à ce qui était annoncé. « La facture d’électricité pour la méthanisation s’élève à 2 200 €/mois. Nous dépassons de 5 000 €/an ce qui avait été budgétisé dans notre prévisionnel », observe Emmanuel Turban. Pour pallier cette surconsommation, les associés du Gaec envisagent de réaliser une installation photovoltaïque sur le hangar de séchage pour autoconsommer l’électricité produite.


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