Frédéric Kerhervé, aviculteur à Moëlan-sur-Mer (29) recevra ses pondeuses biologiques dans son ancien bâtiment dinde en ce début d’année. - Illustration “J’ai une ferme à la campagne qui dérange”
Frédéric Kerhervé, aviculteur à Moëlan-sur-Mer (29) recevra ses pondeuses biologiques dans son ancien bâtiment dinde en ce début d’année.

“J’ai une ferme à la campagne qui dérange”

En voulant développer son élevage de dindes en 2011, Frédéric Kerhervé a été confronté à des opposants qui ont bloqué son projet. L’éleveur a tenu compte de leurs remarques pour bâtir un nouveau projet et convertir un poulailler de volaille de chair en production d’œufs biologiques, ce qui ne plaît toujours pas à tout le monde.

Frédéric Kerhervé est éleveur de volailles sur la commune de Moëlan-sur-Mer (29). En 2011, il lance son projet de construction de deux poulaillers supplémentaires pour élever des dindes de chair. « Je suis passé en enquête publique et le retour de certaines personnes a été catégorique : nous ne voulons pas manger ces volailles, nous préférons le biologique, il faut que les animaux sortent, l’épandage de fumier autour de chez nous nous dérange. » L’aviculteur précise qu’il habite une commune touristique, proche de la mer et dont une partie des habitants sont des retraités plutôt aisés ayant fait leur carrière professionnelle en région parisienne. « J’ai une ferme à la campagne qui dérange », s’indigne Frédéric Kerhervé.

Un nouveau projet adapté aux revendications

L’aviculteur finistérien n’est pas du genre à baisser les bras sous la pression d’une minorité de personnes. « J’ai lancé un nouveau projet en prenant en compte les remarques faites lors de l’enquête publique. J’ai choisi de convertir un poulailler de 9 700 dindes pour élever 6 000 pondeuses biologiques. Un changement de production qui colle avec certaines revendications : des volailles qui ont accès à un parcours extérieur et une production biologique. » Afin d’anticiper d’éventuelles oppositions à son projet, Frédéric Kerhervé a expliqué clairement ce changement de production dans son poulailler existant à une colporteuse afin qu’elle diffuse l’information et en parle positivement. « Ça a fait l’inverse de ce que j’avais imaginé, plutôt que de parler du démarrage prochain d’un élevage de pondeuses biologiques sur la commune avec une partie en vente directe, cette personne a préféré lancer une pétition contre mon projet. Aujourd’hui, tout le monde donne son point de vue sur nos fermes sans rien y connaître. »

Le transfert de production sauve le projet

Le transfert de production sauve le projet de passage à la pondeuse biologique dans l’ancien poulailler de dindes. L’éleveur possède donc déjà les autorisations pour exploiter son bâtiment. « Mais je me rends compte qu’un projet de construction d’un poulailler neuf, même en production d’œufs biologiques, aurait été très compliqué à concrétiser. » Ce qui désole Frédéric Kerhervé c’est qu’une infime partie de la population puisse bloquer des projets qui correspondent à la demande sociétale actuelle. « Je souhaite que ces mêmes personnes, qui ont signé la pétition, soient les premières à venir acheter mes œufs, produits localement, dès qu’elles verront les poules profiter du parcours. »


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article