Avant le bâtiment, c'est le savoir-faire de l'éleveur (suivi des truies et des portées) qui joue un rôle essentiel pour améliorer la survie des porcelets en maternité. - Illustration Porc : Un taux de perte trop élevé en maternité
Avant le bâtiment, c'est le savoir-faire de l'éleveur (suivi des truies et des portées) qui joue un rôle essentiel pour améliorer la survie des porcelets en maternité.

Porc : Un taux de perte trop élevé en maternité

Outre l’aspect économique, les 20 % de pertes sous les mères peuvent heurter la société. Une enquête réalisée par les Chambres d’agriculture relève des clés de survie et des facteurs de risque.

Les truies françaises approchent les 15 nés totaux de moyenne. Le taux de perte avant sevrage varie de 5 % dans les meilleurs élevages, à 35 %. « Ce taux de perte reste stable », constate Thomas Lemoine, conseiller à la Chambre d’agriculture, qui présentait l’étude lors d’une journée consacrée aux attentes sociétales, mardi dernier, à Quessoy (22). L’enquête porte sur 66 élevages qui enregistrent 15,5 nés totaux par portée. Ils ont été répartis en deux groupes (même nombre d’élevages). Le premier a, en moyenne, moins de 19 % de pertes sous les mères. Le second, plus de 24 % et respectivement 281 et 227 truies présentes. Des facteurs de réussite en maternité apparaissent dès la conduite en verraterie-gestante. « Les éleveurs du groupe le plus performant utilisent au moins trois courbes alimentaires pour les truies en gestation. À l’opposé, dans le second groupe, on constate qu’un tiers des éleveurs n’ajustent pas les rations en fonction de l’état des truies ». En maternité, le type d’aliment utilisé en péri-mise bas et les supplémentations à l’entrée ne semblent pas déterminants dans les élevages enquêtés.

Contamination des cochettes

Au niveau sanitaire, certains éléments peuvent expliquer la différence de taux de perte en maternité. « Dans le groupe le moins performant, près de la moitié des éleveurs ne contaminent pas leurs cochettes en quarantaine. Ils utilisent moins de vaccins. Un tiers d’entr’ eux ne réalisent pas de pré-trempage lors du nettoyage et la moitié n’utilisent pas de détergent ». Les élevages où les porcelets ont le plus de chances de survie sont plus vigilants sur l’hygiène générale : présence plus importante de pédiluves à l’entrée des salles, purge des circuits d’eau entre chaque bande. La douche des truies n’est pas apparue comme critère déterminant dans l’enquête.
Le temps passé est, en moyenne, de 1 heure et 11 minutes par truie en semaine de mise bas. « Il n’y a pas de différence notoire entre les deux groupes. Par contre, la qualité du suivi est déterminante ».

Dans le groupe des meilleurs, une majorité des éleveurs surveillent les mises bas en tenant compte de l’historique des truies, massent les tétines et ligaturent les cordons ombilicaux en cas de saignement. Un tiers d’entr’eux fouillent, si nécessaire. « L’enquête montre également que 44 % des meilleurs éleveurs sur le critère de pertes réalisent des tétées fractionnées pour partager le colostrum (isolement des plus gros ou des premiers-nés pendant une petite heure). Deux tiers d’entr’eux gèrent les porcelets surnuméraires par des adoptions inter-bandes et du sevrage précoce ». Les critères aide aux porcelets chétifs (glucose, pâtes orales, colostrum…) et alimentation artificielle sont réalisés par une grande majorité de l’ensemble des 66 élevages.

Bâtiment, génétique ?

Dans l’étude, les équipements et le bâtiment ne ressortent pas comme des facteurs différenciants. « Pourtant, la majorité des éleveurs identifient le bâtiment comme un point essentiel d’amélioration ». L’aspect génétique n’a pas été enquêté. Il y avait quand même, selon Thomas Lemoine, « plus de truies sino-européennes et danoises dans les élevages du groupe le plus performant en termes de taux de perte ».


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