Suivez Ségolène et Julien : les Breizh agritrotters

Depuis le printemps 2017, Ségolène Le Niniven et Julien Rouzo parcourent de ferme en ferme l’Australie et la Nouvelle- Zélande… De quoi faire mûrir le projet agricole qu’ils souhaitent mener en Bretagne Sud.  Ce voyage initiatique, parfois à l’opposé de leurs valeurs, ils le racontent sur Facebook. Mais avant de vous y connecter, lisez donc ces quelques lignes sur les Breizh Agritrotters.

Un autre monde, aux antipodes du nôtre : l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Asie du Sud-Est… Un monde que Ségolène et Julien ont décidé de parcourir pour rouler leur bosse, certes, mais aussi pour s’enrichir et affiner leur projet de futurs agriculteurs…

Passion commune

Il va sans dire que s’engager dans une telle aventure ne doit pas grand-chose au hasard. Au-delà de leur rencontre amoureuse, Ségolène et Julien ont bien des choses à partager, à commencer par une passion pour la nature et le monde agricole. Tant et si bien qu’ils en ont fait la raison d’être de ce voyage. Ségolène est titulaire d’un Bac Agronomie et environnement et d’un BTS Gestion et protection de la nature. Julien, fondu d’élevage et d’agriculture bio, a passé un Bac Conduite et gestion d’exploitations agricoles, puis obtenu un BTS Productions animales et une Licence management des entreprises agricoles. Mais quoi de mieux que le terrain pour confronter le réel aux acquis de leur formation initiale ? Julien et Ségolène, après plusieurs expériences à l’étranger (chacun de leur côté) ont décidé de poursuivre l’aventure ensemble : « Afin de découvrir l’agriculture du Monde et d’apporter de nouvelles idées à notre projet ». En avril 2017, ils atterrissent à Brisbane en Australie pour y vivre, d’entrée, une expérience exotique à « l’Australian Wild Camel Corporation », vaste exploitation où la principale production est le lait de chamelle.

[caption id=”attachment_35122″ align=”aligncenter” width=”720″]À l’Australian Wild Camel Corporation on fabrique des produits laitiers  à base de lait de chamelle. Les chameaux arrivèrent en Australie vers  1850 pour transporter des matériaux de construction. Avec l’avènement  de la motorisation, certains furent relâchés dans le désert où ils s’adaptèrent fort bien... On compte un million de chameaux  sauvages aujourd’hui en Australie. À l’Australian Wild Camel Corporation on fabrique des produits laitiers à base de lait de chamelle. Les chameaux arrivèrent en Australie vers 1850 pour transporter des matériaux de construction. Avec l’avènement de la motorisation, certains furent relâchés dans le désert où ils s’adaptèrent fort bien… On compte un million de chameaux sauvages aujourd’hui en Australie.[/caption]

Org@nisation

Enfants de la génération Internet, Ségolène et Julien profitent de tous ses avantages pour organiser leur voyage et jouent de leur téléphone comme d’un Tour-opérateur. « On utilise les applis pour repérer les campings et les sites touristiques. Pour certaines expériences agricoles, nous nous connectons sur HelpX qui propose des adresses de volontariat avec gîte et couvert ». Même chose pour regarnir le compte en banque. Les sites du type « Bon coin » ne manquent pas et proposent des jobs aux backpackers (ceux qui font la route sac au dos ). Il y en a même qui sont spécialisés dans le ramassage de fruits, le fruit-picking.

De fermes bovines en fermes ovines, de poules pondeuses en cochons de plein air, le jeune couple découvre les valeurs de l’agriculture australienne et néo-zélandaise, pas souvent en accord avec les leurs : « Ce sont souvent de très gros élevages. Ici, on pense d’abord business. Une ferme, comme une vache, ça doit marcher, c’est-à-dire produire du lait ! Les veaux mâles ou qui ne sont pas issus d’une insémination sont souvent tués dès leur naissance… Ils ont un vrai retard sur la prise en compte du bien-être animal et sur la préservation de l’environnement ». De quoi conforter Julien et Ségolène dans leur volonté de se soustraire à la logique des élevages intensifs : « On ne pourra pas éternellement vendre à un prix inférieur au coût de production. C’est pour échapper à ce système qu’on veut transformer l’intégralité de notre lait et vendre nos produits en direct. Même leurs parents (artisans, ouvriers…mais pas paysans), très sceptiques au départ, ont fini par croire à leur projet. « On considère d’ailleurs que, pour nous, c’est un atout de ne pas être issus du milieu agricole. Comme ça, au moins, on se sent plus libre d’aller au bout de nos envies ! »

[caption id=”attachment_35123″ align=”aligncenter” width=”720″]À la ferme « Sheepworld » en Nouvelle-Zélande, Ségolène et Julien prennent part à une animation où le manager montre et explique son travail auprès des moutons. Cette ferme, ouverte au public, a misé sur  la diversification : l’exemple même d’expérience qui nourrit leur projet.   À la ferme « Sheepworld » en Nouvelle-Zélande, Ségolène et Julien prennent part à une animation où le manager montre et explique son travail auprès des moutons. Cette ferme, ouverte au public, a misé sur la diversification : l’exemple même d’expérience qui nourrit leur projet.[/caption]

Des brebis, des arbres et des idées !

Le jeune couple a pour projet une exploitation de 50 à 100 brebis laitières avec transformation du lait. « Quelques vaches laitières nous permettront de compléter la gamme ». Ils réfléchissent à la valorisation de la laine et surtout de la viande, s’interrogeant sur l’abattage. « Pourquoi ne pas développer un abattoir mobile qui servirait à plusieurs éleveurs locaux ?. Nous complèterons notre élevage avec des poules pondeuses, canards, oies, chèvres des fossés et quelques porcs, toujours en faible effectif et, si possible, de race locale ». Autre point fort du projet : il veulent mettre en avant l’agroforesterie, en plantant et entretenant des haies bocagères.

Plus d’informations sur Facebook : « Expériences d’agritrotters »


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