Dans la stabulation, deux couloirs de service de part et d’autre de l’aire paillée. - Illustration Des bâtiments à ventiler hiver comme été
Dans la stabulation, deux couloirs de service de part et d’autre de l’aire paillée.

Des bâtiments à ventiler hiver comme été

Les filets brise-vent ont le vent en poupe. Le claire-voie demeure très économique. Pierrick Eouzan, conseiller bâtiment à la Chambre d’agriculture de Bretagne, fait un point sur les bardages.

Ces 15 dernières années, les bâtiments grande largeur se sont multipliées. En matière de bardage, que cela a-t-il changé ?

[caption id=”attachment_34059″ align=”alignright” width=”186″]Pierrick Eouzan, Chambre d’agriculture de Bretagne. Pierrick Eouzan, Chambre d’agriculture de Bretagne.[/caption]

Pierrick Eouzan : Accompagnant la multiplication des grandes enceintes, parfois aussi larges que longues, la tendance depuis une décennie est de placer des surfaces ajourées sur les quatre faces. Ainsi, le bâtiment est ventilé peu importe d’où vient le vent. Auparavant, les pignons n’étaient pas ventilés. Surtout, pour des structures gardées sur les quatre côtés d’une largeur supérieure à 20 m, l’éleveur a fort intérêt à opter pour des filets brise-vent enroulables pour assurer une bonne ventilation, notamment pour des animaux à l’intérieur l’été. Sur un type de bâtiment plus classique, jusqu’à 15 m de large, on peut ouvrir totalement d’un côté (au sud-est) et opter, pourquoi pas, pour du claire-voie à l’arrière.

Avec le développement de la traite robotisée et l’agrandissement des troupeaux, les animaux ont tendance à passer davantage de temps à l’intérieur, voire de ne plus sortir du tout. Quel impact sur le choix des bardages ?

P. E. : Dans notre région, la base de la réflexion a toujours été de ventiler le plus possible la stabulation, sans courant d’air, pour assurer une bonne ambiance en hiver. Aujourd’hui, avec des vaches qui restent plus longtemps en stabulation, il faut que la ventilation soit efficace aussi bien en été qu’en hiver. Cela explique notamment que les filets brise-vent mobiles (enroulables) prennent de plus en plus de place sur le marché. Cette solution modulable est très adaptée : l’éleveur crée une ouverture de la hauteur qu’il veut. Cela apporte aussi de la luminosité en faveur d’une circulation et d’une répartition optimisées des animaux dans le bâtiment et d’une amélioration des conditions de travail pour l’éleveur. La possibilité d’ouvrir complètement en été, et même en hiver lors de belles journées, permet aux rayons du soleil d’entrer et d’assécher l’aire paillée ou les aires d’exercice.

En termes de prix, comment situer les différentes solutions disponibles sur le marché ?

P. E. : Pour un système de filet brise-vent enroulable (motorisé), compter  de 70 à 100 € / m2 en fonction de la marque et du type d’ouverture (du haut vers le bas ou le contraire). Rajouter 10 € / m2 pour l’option filet anti-moineaux pour empêcher les étourneaux de s’attaquer à la table d’alimentation.

Pour un claire-voie en bois posé, le prix se situe autour de 25 à 30 €/ m2. S’il est réalisé en autoconstruction par l’éleveur, ce montant est pratiquement divisé par deux. Il y a donc un rapport de prix de 1 à 6 entre un bardage à claire-voie mis en place soi-même et un filet brise-vent installé par un constructeur. Il existe aussi les murs gonflables dont la modularité rejoint l’intérêt des filets enroulables. Le matériau étant imperméable à l’air, il faut par contre toujours laisser une certaine ouverture pour assurer la ventilation d’une stabulation. Le système doit être géré automatiquement grâce à des sondes météo. Pour moi, les murs gonflables ont peut-être davantage d’intérêt en nurserie. Question investissement, des projets se signent autour de 115 € / m2.

Filets à mailles fines ?

En théorie, la taille des mailles d’un filet brise-vent se calcule pour chaque projet en fonction de la ventilation nécessaire pour les animaux. Mais en pratique, les bâtiments sont tellement hauts aujourd’hui que les surfaces de filets suffisent dans la majorité des cas à bien ventiler l’enceinte. La tendance est à mettre des mailles très fines qui freinent beaucoup l’air. Quand les animaux ne sont pas présents juste derrière le filet (par exemple quand il y a 5 m de couloir d’alimentation après le mur), des mailles plus grandes seraient parfaitement adaptées. Par contre, si les animaux sont logés au ras du bardage, il est préférable d’avoir une paroi pleine d’environ 1,5 m de hauteur ou une partie de bâche pleine. Ce conseil est plus important encore en nurserie car les veaux sont très sensibles aux courants d’air.

Dans les campagnes, les tôles perforées qui laissent entrer l’eau quand elles sont placées côté pluie et vents dominants ne sont plus beaucoup installées. Par contre, on entend parler de bâtiment sans murs…

P. E. : Ces dernières années, les éleveurs ont eu tendance à retirer leurs clairevoies pour améliorer le renouvellement d’air dans les stabulations. Pour les nouveaux projets, il serait bon de faire l’inverse. Quand le site se trouve dans une vallée pas trop exposée, pourquoi ne pas expérimenter un bâtiment tout ouvert ? Si cela ne convient pas, il sera toujours temps d’installer un filet brise-vent dans un deuxième temps.

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Conseils autour de l’usage des filets ?
Les filets sont sensibles à l’empoussièrement. Ils réclament un minimum d’entretien qui est trop peu souvent réalisé sur le terrain. Cela passe par un lavage haute-pression quand nécessaire. Mais déjà, en amont, la bonne pratique est d’ouvrir grand au moment du paillage pour éviter l’empoussiérage.

Portail coulissant ou enroulable ?
Le prix d’un portail coulissant classique (en tôle laquée ou en bois) se situe autour de 100 € / m2. Pratiques pour desservir les couloirs de distribution, les portails automatisés se négocient autour de 220 € / m2. Ce montant varie en fonction de la largeur de l’ouverture et de la motorisation.

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