Le broyage des cannes élimine 50 à 70 % des larves de pyrale. - Illustration Lutter contre l’extension de la pyrale du maïs
Le broyage des cannes élimine 50 à 70 % des larves de pyrale.

Lutter contre l’extension de la pyrale du maïs

Le coup de vent de la semaine dernière a révélé la présence de pyrale, même dans des secteurs où on la pensait peu présente.

Les larves hivernent à l’abri à la base des cannes de maïs. Sur les parcelles impactées par le ravageur cet été, il est important de broyer et enfouir les résidus pour réduire le stock de larves et limiter ainsi la pression du ravageur l’an prochain. Le broyage systématique fin et au ras du sol réalisé tôt après la récolte avec un broyeur à axe horizontal permet de détruire les larves ou de les exposer au froid et aux prédateurs. Cette intervention peut permettre d’éliminer 50 à 70 % des larves. Il est à noter qu’en maïs grain, le broyeur sous bec des moissonneuses n’a pas une efficacité suffisante en comparaison à un passage spécifique de broyeur post récolte.

L’incorporation des résidus est la seconde étape indispensable qui réduit encore les chances de survie des larves. Le labour, permettant d’enfouir à une plus grande profondeur, sera plus efficace que les autres techniques de travail du sol.

Même dans les secteurs où le recours à des moyens de lutte efficaces a permis de limiter la pression de pyrale, le recours au broyage reste d’actualité afin de ne pas voir grossir de nouveau les populations. Il en est de même dans les secteurs où la pyrale est peu présente. L’objectif est de freiner la progression des populations.

Conséquences des attaques de pyrales non négligeables

[caption id=”attachment_30101″ align=”alignright” width=”211″]Dégât de pyrale à la base d’une feuille. Dégât de pyrale à la base d’une feuille.[/caption]

En production de maïs grain, l’impact sur la production peut être à la fois quantitatif et qualitatif. En creusant des galeries dans les tiges, les larves de pyrales entraînent la casse des tiges et la verse, avec parfois des épis tombés au sol, causant des pertes directes. En cas d’attaque de forte intensité, une baisse du poids des grains peut aussi être observée. L’autre aspect est la dégradation de la qualité sanitaire des grains. Les galeries provoquées par les larves constituent des portes d’entrées pour des champignons fusarium, augmentant ainsi le risque de développement de mycotoxines.

En maïs fourrage, l’impact est en général moins important compte tenu de la précocité de la date de récolte, mais des dégâts directs avec des épis au sol et des tiges cassées sont parfois observés.

D’autres avantages agronomiques

La mise en œuvre de ces leviers est également très utile pour réduire le risque de fusariose et de mycotoxines si la culture suivante est un blé. Mélangés à la terre, les résidus se dégradent mieux et piègent de l’azote. Ainsi, en récolte tardive, l’incorporation des résidus de récolte dans les premiers centimètres du sol est un des rares moyens efficaces pour piéger le nitrate à l’automne.

Bertrand Carpentier / Arvalis – Institut du Végétal


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