Les griffes sont prélavées grâce à une lance à eau. Le post-trempage est automatisé, tout comme la désinfection des griffes. - Illustration “Bout de stabule” : des astuces qui améliorent le quotidien
Les griffes sont prélavées grâce à une lance à eau. Le post-trempage est automatisé, tout comme la désinfection des griffes.

“Bout de stabule” : des astuces qui améliorent le quotidien

La réunion « bout de stabule », organisée conjointement par la Chambre d’agriculture, le Comité de développement des agriculteurs de Morlaix et la MSA, a connu un franc succès. Les participants ont pu observer des améliorations dans un élevage laitier.

Chaque geste compte. Au Gaec du Pillon de Plourin-Les-Morlaix, les bâtiments et les outils de travail sont truffés de petites ou grandes astuces qui, au final, soulagent les éleveurs, gommant certaines tâches pénibles. Dans la salle de traite, le roto de 28 places tourne doucement, laissant le temps au trayeur de nettoyer les mamelles et de brancher les animaux calmement. Des modifications ont été apportées aux différents outils pour atteindre une cadence élevée, mais au final moins contraignante pour les associés et les salariés.

Post-trempage et désinfection automatique du matériel

« Je ne fais que laver et brancher », témoigne Frank Kermarrec, associé dans cette ferme laitière avec Thierry Quéré. Il se souvient d’une période ou les taux de leucocyte sont montés en flèches, et où « la traite devenait chaotique. À cette époque, nous avions maintenu les résultats avec des taux de réforme élevés. Tout a ensuite dérapé quand le troupeau s’est agrandi ». Les contaminations croisées se multiplient. Le jeune producteur passe alors par un post-trempage rigoureux, et une désinfection des griffes. Tout rentre dans l’ordre, du moins du côté des animaux : la traite devient compliquée, il y a trop de travail pour une personne, pas assez pour 2. Les éleveurs décident alors d’investir dans un système automatique de post-trempage et de désinfection du matériel.

« Nous avons alors gagné 20 minutes par traite, car il faut arrêter le roto pour appliquer le post-trempage et désinfecter les griffes ». Quand la vache a terminé de donner son lait, les gobelets diffusent une protection post-trempage. Les griffes vont ensuite passer par un cycle de désinfection, de rinçage et de séchage. La traite se passe désormais « sereinement, il n’y a plus de stress ni de surveillance. Nous avons retrouvé cadence et qualité du lait, avec 120 vaches branchées à l’heure ».

Retrouver le plancher des vaches

Les associés du Gaec n’en sont pas restés là sur les questions de confort. « Des soucis aux épaules sont apparus. Nous avons alors rehaussé la dalle de la salle de traite, en y installant un plancher mobile, dont la hauteur peut être modifiée à l’aide de cales ». 12 cm ont ainsi été gagnés. « C’est important d’investir dans son outil de travail. Trop souvent, on délaisse l’ergonomie de la salle de traite, alors que ces mêmes questions ne se posent pas lors de l’achat d’un tracteur ». Pour Thierry Quéré, ces améliorations seront légion dans les années à venir. « Quand le décrochage automatique est apparu, personne n’en voulait. À l’avenir, ces outils automatiques seront installés d’office ».

Le poste traite n’est pas le seul endroit de l’exploitation qui a eu droit à son lot d’améliorations. Ainsi, le godet désileur est équipé d’une trémie que l’éleveur remplit de concentrés et de minéraux, stockés dans un petit silo. L’opération de préparation de la ration se fait alors rapidement et précisément, grâce à des pesons qui indiquent la quantité de matière chargée.

Adapter les machines à l’humain

Pour Marie-Andrée Le Meur, en charge des relations humaines au Comité de développement des Pays de Morlaix, il faut essayer « d’adapter les machines et non contraindre l’humain aux conditions de travail difficile. Il suffit parfois de choses simples à modifier. Réduire la pénibilité, c’est aussi être plus efficace, améliorer ses résultats économiques et garder le goût du travail. En étant moins fatigué, on repère plus facilement les problèmes. » Elle ajoute : « Les techniciens de la MSA peuvent conseiller gratuitement les éleveurs sur les améliorations à apporter, même s’il n’y a pas de salarié dans l’exploitation ».


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