10845.hr - Illustration Bien mélanger pour bien ruminer
Christian Guillou n’utilise qu’un seul tracteur pour charger, mélanger et distribuer.

Bien mélanger pour bien ruminer

Christian Guillou s’est équipé d’une mélangeuse pour nourrir son troupeau allaitant. La machine coupe les pailles à 7 cm de longueur pour favoriser la rumination.

« Dans le rumen, la fine tombe au fond, la fibre flotte ». Simon Rohart, responsable commercial Bretagne chez Keenan, prend pour illustrer ses propos un sac plastique rempli à 2/3 d’eau, et dans lequel il a mélangé la ration préparée par Christian Guillou, éleveur de Blondes d’Aquitaine à Saint-Évarzec (29). « Le rumen contient 2/3 d’eau pour 1/3 de gaz. La présence de fibres mécaniques est nécessaire pour ruminer et remettre en suspension tous les éléments nutritifs ». Le fabricant a proposé un après-midi technique chez l’éleveur, qui utilise le modèle Mécafibre 320 de 14 m3 pour préparer la ration de ses 60 mères et de leur suite.

[caption id=”attachment_61727″ align=”aligncenter” width=”720″]10846.hr Christian Guillou constate moins de tri par les animaux, « le troupeau est plus calme ».[/caption]

Coupe franche

L’éleveur finistérien s’est équipé de ce modèle de mélangeuse depuis septembre dernier. Avant et pour favoriser la rumination, de la paille était étalée sur la ration. Désormais, 60 kg de paille sont incorporés à 250 kg d’enrubannage et 1,5 t de maïs ensilage dans la mélangeuse. « La fibre est calibrée à la bonne longueur, coupée de manière nette et franche. Une paille déstructurée n’aura pas cet effet ». Depuis, l’éleveur constate « un troupeau nettement plus calme. Les vaches sont souvent couchées. Il y a aussi moins de refus car la paille est diffusée dans la ration ».

Plus de lait

La bonne rumination et une bonne assimilation des éléments nutritifs « donnent une production laitière des mères plus régulière. Les veaux bénéficient d’un lait et d’un colostrum de composition homogène », fait observer Mickaël Jacq, nutritionniste chez Keenan. Une longueur de 7 cm offre le maximum d’efficacité avec un minimum d’encombrement. « Pour des animaux à l’engraissement, visez un objectif de 40 à 43 % de matière sèche. Sur les vaches gestantes, la ration peut être un peu plus sèche avec un peu plus de fibres ». Selon le nutritionniste, le fait de passer à une mélangeuse pour préparer la ration des bovins permet « d’économiser 15 % de fourrage. Pour un animal à l’engraissement qui reçoit 15 kg MS/jour, le coût de la ration est évalué à 3 €/jour. Avec une économie de 15 %, l’éleveur gagne 45 centimes / animal / jour, soit un gain de 54 € sur une période de 120 jours », chiffre-t-il.

Un tracteur seul suffit

Chez Christian Guillou, un seul tracteur est utilisé pour charger, mélanger et distribuer le fourrage. L’éleveur charge les différents ingrédients et branche la prise de force pour homogénéiser la ration. Équipée d’une batterie, la mélangeuse affiche sur un boîtier la masse de fourrage chargé, même si le tracteur n’est pas attelé. « Il me faut une demi-heure pour charger, 10 minutes pour distribuer ». Une option est disponible sur ce type de matériel, « avec un boîtier programmable capable de notifier la quantité d’ingrédients qu’il reste à mettre pour une ration équilibrée ainsi que le nombre de tours de pales à effectuer pour un bon mélange. Relié à un ordinateur, ce boîtier est utile pour avoir des bilans de consommations de fourrage », explique Mickaël Jacq. La mélangeuse ne nécessite pas de forte puissance pour être actionnée, « 60 cv suffisent largement. Le système de démultiplication à chaîne amplifie le mouvement des pâles ».


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