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Cuma : des gains potentiels au niveau de l’organisation des chantiers

Les régions d’élevage ont des défis à relever : le coût de production et la charge de travail. Les Cuma veulent aider leurs adhérents à y faire face.

« L’agriculture française est suréquipée ! ». C’est Jean-Luc Boursier, président de la FRCuma qui l’affirme. L’optimisation fiscale, tant vantée il y a quelques années, en est, pour partie, responsable. Une fois le matériel sur la ferme, il est difficile de s’en séparer. Le coût de mécanisation s’en ressent. Sa maîtrise fait pourtant partie des défis que les régions d’élevage doivent relever. Comme la charge de travail qui continue d’augmenter sur des fermes de plus en plus importantes. Les Cuma ont un rôle à jouer sur ces paramètres en allant encore plus loin dans le service proposé.

[caption id=”attachment_27545″ align=”aligncenter” width=”680″]De gauche à droite : Jean-Michel Roger, président de la FDCuma, Jean-Luc Boursier, président FRCuma et Jean Ollivro, géographe, lors de l'AG des Cuma du Morbihan, à Locminé, mardi dernier. De gauche à droite : Jean-Michel Roger, président de la FDCuma, Jean-Luc Boursier, président FRCuma et Jean Ollivro, géographe, lors de l’AG des Cuma du Morbihan, à Locminé, mardi dernier.[/caption]

« Les gains potentiels sont dans l’organisation des chantiers. Nos sociétaires veulent du bon matériel avec un chauffeur efficace. Les outils sont de plus en plus sophistiqués mais chers. Leur utilisation doit se faire sur de plus vastes surfaces ». Les Cuma peuvent investir, prendre le risque, à la place des adhérents. « La contre partie est d’accepter de travailler avec des voisins ».

4 % d’emplois en plus chaque année

Jean-Luc Boursier relève quelques axes de travail pour les années à venir. La professionnalisation de la gouvernance dans des structures de plus en plus exigeantes. « Il faudra réfléchir au bénévolat ». La faculté à prendre des décisions de plus en plus rapides, à s’adapter, à s’ouvrir aux idées nouvelles, aux attentes de la société, en est un autre. Il pense aussi au rôle de lien des Cuma.

« Comment un adhérent peut se sentir toujours chez lui dans une coopérative qui grossit ? ». Pour le moment, il s’y sent à l’aise, si l’on en croit les chiffres : les 14 départements de l’Ouest emploient 1 000 CDI (80 dans le Morbihan), avec une augmentation de 4 % chaque année.

Les Bretons ont une capacité à s’associer

La Bretagne a un gros potentiel de création de richesse et les Bretons ont une grande capacité à travailler collectivement. Le concept « Produit en Bretagne » a été copié dans d’autres régions, sans autant de succès. Des entreprises aux consommateurs, beaucoup adhèrent à cette marque, qui profite d’une image de qualité et de traçabilité. Les territoires peuvent valoriser des richesses oubliées. Cela permet de favoriser la production locale au détriment des importations. En agriculture, on peut citer les circuits courts.

Les Cuma sont un espace de mutualisation, dont le coût de fonctionnement n’engloutit pas tout, et qui sont à même de produire de nouvelles richesses, en matière énergétique, par exemple (bois, méthanisation…). 86 % du marché est à prendre puisque c’est la part que l’on importe. Le projet Liger (production de biogaz à Locminé) est une manière de se réapproprier de l’argent. La Bretagne est un terreau favorable pour innover. Il faut cesser d’opposer les mondes ; dès lors qu’un système trouve son modèle économique, c’est qu’il est bon. Jean Ollivro, géographe


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