td_couverture_fosse - Illustration Poser un couvercle rentable sur la fosse

Poser un couvercle rentable sur la fosse

À Val d’Izé (35), Stéphane et Jean-Michel Dufeu viennent d’investir dans la couverture de leur stockage de lisier. Cette solution technique devrait vite porter ses fruits.  

À la SCEA Sainte-Anne, le lisier des 250 truies en système naisseur-engraisseur est épandu sur les 70 ha de l’exploitation et chez des prêteurs de terre. « Les années pluvieuses, nous stockons et épandons 400 m3 d’eau de pluie. Les pires années, c’est peut-être même 500 m3 », chiffrent les associés Stéphane et Jean-Michel Dufeu. Ils viennent d’investir dans une couverture de fosse. « Cela faisait longtemps que l’idée nous travaillait. L’opportunité d’être aidés à hauteur de 40 % grâce au Plan de modernisation a fini par nous faire franchir le pas. »

Volume réel contre volume utile

La fosse fait 24 m de diamètre pour une profondeur de 5 m. Soit un peu plus de 2 000 m3. « Mais attention, avec les normes de stockage en vigueur, il est impératif de bien différencier le volume réel du volume utile », prévient Gurvan Talvas, chez Cultivert. « Il faut généralement prévoir 1 m de hauteur pour stocker les précipitations et 50 cm de sécurité. En couvrant, on récupère 1,25 m de hauteur de fosse dédié au lisier en préservant une réserve de 0,25 cm. »  

En moins d’une matinée, le chapeau a été posé. Au centre de la fosse, un mât en inox A2 (traité pour résister à l’ammoniac) posé sur un trépied. Une bâche faite sur-mesure (Celloplast) recouvre le tout. « Celle-ci profite d’une garantie totale pendant 5 ans. Pour le reste de l’équipement, c’est une garantie intégrale sur 10 ans », explique le commercial. Au final, ce couvercle ajusté en tendant des Sandows autour de l’édifice évite les entrées d’air.

Très rapidement amorti

[caption id=”attachment_23527″ align=”alignright” width=”227″]STÉPHANE DUFEU, Producteur de porc à Val d’Izé (35) STÉPHANE DUFEU, Producteur de porc à Val d’Izé (35)[/caption]

Location de nacelle, grue, matériau inox, bâche, main-d’œuvre… Tout compris, la facture se monte à 29 800 €. Pour Stéphane Dufeu, l’équipement sera très rapidement amorti. « Sans ce gain de capacité retrouvé, avec des périodes d’épandage de plus en plus restreintes, nous aurions de toute manière été contraints d’investir dans une nouvelle fosse qui aurait déjà coûté la moitié de ce montant. » Ensuite, il y a les 40 % de subvention que la mesure 412 du Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations des exploitations agricoles (PCAEA) a permis d’obtenir.

Et puis, l’épandage est réalisé par entreprise avec partage équitable des frais avec les prêteurs. Une prestation de service facturée « autour de 60 € de l’heure ». L’éleveur fait le calcul : « Pour des chantiers à 10 km réalisés avec un tonneau de 20 m3 pour un débit de 2 tournées par heure, avoir 400 m3 d’eau de pluie en moins à transporter représente une économie de 10 h d’ETA, soit environ 600 € par an. Au bout de 10 ans, cela aura financé un morceau de la couverture de fosse… » Et de conclure : « Et puis, à terme, la couverture de fosse sera très certainement obligatoire ».

Un meilleur lisier ?

Outre d’éviter l’eau de pluie dans la fosse, les frères Dufeu voient d’autres intérêts à la couverture. « Il y aura moins de dégagement gazeux. Ce sera moins d’odeur. Moins de risque lié au gaz qui retournait dans le circuit de ventilation des bâtiments les jours de vent d’ouest. Finies également les pertes d’ammoniac volatilisé dans l’atmosphère. Le stockage en milieu anaérobie pourrait aussi améliorer la qualité du lisier. Il devrait être plus efficace au champ. »


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