SPACE 2016 / Portrait d’éleveurs : “Le Mouton Vendéen, adapté à mon système extensif”

ovin-space-2016-concours-3 - Illustration SPACE 2016 / Portrait d’éleveurs : “Le Mouton Vendéen, adapté à mon système extensif”
Installée depuis 10 ans, Amandine Blanc, de Fromentières (53), a choisi de travailler en race pure.

Après deux années de salariat en service de remplacement, Amandine Blanc souhaitait travailler en élevage ovin. Mais la demande ne se présentant pas, elle a décidé de s’installer dans cette filière et devenir bergère.

[caption id=”attachment_22051″ align=”aligncenter” width=”800″]Amandine Blanc présente le lot de brebis gestantes Mouton Vendéen qui va agneler en novembre. Amandine Blanc présente le lot de brebis gestantes Mouton Vendéen qui va agneler en novembre.[/caption]

Une race pure par croisement d’absorption

De par ses expériences professionnelles, elle connaissait la Rouge de l’Ouest : « Je savais que je ne voulais pas de cette race, trop nerveuse, trop fragile et exigeante au niveau alimentation. » Ce qu’elle cherchait ? « Une race calme, rustique et pas trop lourde, facilement manipulable par une femme ». Sur les conseils des techniciens, elle s’est dirigée vers le Mouton Vendéen, qui réunissait tous ces critères tout en maintenant des niveaux élevés de prolificité, de qualités maternelle et bouchère. C’est ainsi que 86 agnelles provenant d’un élevage sélectionneur adhérent à l’Upra Mouton Vendéen ont rejoint les 80 brebis croisées (Rouge x Texel) d’un troupeau racheté. Son installation remonte à 10 ans. Petit à petit, le Vendéen s’est imposé dans le troupeau par croisement d’absorption pour retrouver un troupeau en race pure, adapté à son système herbager extensif.

Un système herbager extensif

« Les brebis Mouton Vendéen se sont très bien adaptées sur les terrains aux qualités agronomiques très limitées comme les miens : souvent inondés avec le ruisseau dans les bas fonds et séchants l’été en hauteur », explique Amandine Blanc. Pour répondre à ces contraintes, un mélange de dactyle/trèfle blanc/lotier est dominant dans les pâtures pour avoir de l’herbe tout l’été.

Les agneaux de très bonne qualité bouchère répondent au débouché sous Label Rouge, commercialisés par l’intermédiaire de l’organisation de producteurs Ovi-Ouest, à Châteaubourg (35). Trois phases d’agnelages permettent de répondre aux demandes de Label toute l’année : en mars pour des agneaux à l’herbe, en mai pour des agneaux de novembre et en novembre pour le pic de consommation saisonnier de Pâques. L’objectif est de réduire les périodes en bergerie, pour limiter le travail et les intrants. Seul le lot de mises bas de novembre reste en bergerie avec les agneaux l’hiver.

Une toison épaisse

[caption id=”attachment_22050″ align=”alignright” width=”233″]Le Mouton Vendéen est facilement reconnaissable par sa tête et ses membres de couleur gris souris, sa conformation et son carré de laine sur la tête. Le Mouton Vendéen est facilement reconnaissable par sa tête et ses membres de couleur gris souris, sa conformation et son carré de laine sur la tête.[/caption]

En cas de manque d’herbe, les agneaux peuvent rentrer en bergerie l’été. « Dans ce cas, je les tonds pour ne pas pénaliser leur croissance. » Les brebis sont également tondues avant la mise bas. Leur toison est enlevée en février, pour le lot de mise bas de mars et en avril pour celui de mai. Cette tonte facilite la tétée des agneaux et permet également un gain de poids à la naissance sur la portée. Les brebis ne rentrent que 10 à 30 jours en bergerie pour la surveillance et les soins autour de l’agnelage. Si le temps en bergerie est limité, le bâtiment est néanmoins en cours de réaménagement pour limiter la pénibilité des tâches. Le lot d’hiver est, quant à lui, tondu à la mise à la lutte, avant la pose des éponges pour le désaisonnement. Ces éponges sont posées par lots de 10 brebis, pour étaler les mises bas sur trois semaines. Des béliers sont achetés tous les ans chez des sélectionneurs. Ils rejoignent les lots par groupe de 3. La paternité n’est donc pas connue. « Par contre, je reste vigilante en ce qui concerne la rotation entre les lots pour éviter les problèmes de consanguinité », précise la jeune bergère.

Devenir sélectionneur ?

« Pour amener du sang neuf, j’ai pensé à un éventuel croisement. J’ai cherché une race qui améliore toutes les qualités déjà présentes sur la Vendéenne. Pour moi, le Mouton Vendéen est la race parfaite. Je ne ferai aucun compromis. » Elle n’a pas trouvé… Aussi, elle s’interroge pour passer son élevage en sélection. Une décision qui entraînerait des changements de pratique, en particulier dans l’enregistrement des paternités. « Cela implique de faire des petits lots, et des petits parcs dans les parcelles, au risque de gaspiller l’herbe et de baisser en prolificité avec un seul bélier en cas de stérilité… » Dans un premier temps, elle devrait adhérer au contrôle de performances.

Le concours national Mouton Vendéen 2016 se tiendra au Space à Rennes le mardi 13 septembre à 14 h. Près de 100 animaux provenant d’une vingtaine d’exploitations participeront à cette évènement.

 


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