automotrice-bvl-maxium - Illustration Nourrir 200 vaches vite fait, bien fait

Nourrir 200 vaches vite fait, bien fait

L’Allemande Andrea Oelkers a opté pour une automotrice pour alimenter « rapidement et facilement » son cheptel. La machine remplace une remorque mélangeuse devenue trop petite.

À Grasdorf, au nord de l’Allemagne, près des Pays-Bas, Andrea Oelkers conduit 200 vaches laitières. Aidée de deux salariés (30 et 35 heures de travail hebdomadaires) et par les coups de main de son père retraité, la productrice de lait a peu de temps morts dans son emploi du temps. Il y a deux ans, elle a investi dans une mélangeuse automotrice pour alimenter son cheptel. Un outil dont le rendement semble à la hauteur de ses attentes de chef d’exploitation pressée.

107 vaches nourries en 25 minutes

Après la traite du matin, les restes de l’auge des vaches sont balayés et disposés en petit andain dans le couloir d’alimentation. En quelques secondes, tout est avalé par la tête de l’automotrice pour être redistribué aux génisses dans le bâtiment attenant. Ensuite, à grande vitesse, Andrea Oelkers prépare un nouveau mélange. Comme une abeille allant de fleur en fleur, l’automotrice traverse l’exploitation de point de chargement en point de chargement. Sous un hangar, elle avale d’abord 100 kg de luzerne déshydratée puis 50 kg de paille.

 

 

Avant de filer se garer sous les silos de concentrés pour charger 375 kg de correcteur azoté (mélange soja / colza) et 160 kg de maïs broyé. Pendant les cinq minutes de fonctionnement des vis, l’éleveuse rapporte à l’aide d’une brouette un sac de minéral et du bicarbonate qu’elle glisse dans la cuve de la mélangeuse par une trappe. Puis, direction les silos couloirs pour charger 1,7 t d’ensilage d’herbe et 2,8 t d’ensilage de maïs. Au total, en 25 minutes, ce mélange est préparé et distribué pour nourrir 107 animaux : le lot « début de lactation jusqu’à 100 jours après vêlage » de 62 hautes productrices qui peuvent recevoir jusqu’à 6 kg d’aliment supplémentaires au Dac, ainsi que le lot de 45 primipares (complémentées jusqu’à 4 kg au Dac).

Dans la journée, une seconde ration est élaborée pour un groupe de 62 basses productrices ou fin de lactation. Cette recette contient une plus grande proportion d’ensilage d’herbe. Les 10 à 15 fraîches vêlées sur aire paillée (alors que tous les autres animaux en production sont en logettes creuses ou matelas) bénéficient aussi de ce second mélange.

De la pâle à la vis verticale

Aujourd’hui, une heure par jour est dédiée à l’alimentation du cheptel. Auparavant, l’agricultrice utilisait une remorque mélangeuse dimensionnée pour 80 laitières. « Il me fallait 40 minutes pour un mélange ». Elle a ainsi nourri jusqu’à 120 vaches avant la dernière augmentation d’effectif. « Au départ, habituée à ma machine à pâles, j’étais sceptique concernant les vis verticales. J’ai donc fait des essais avec trois marques allemandes d’automotrice en tamisant la ration obtenue pour constater la qualité du mélange : d’une part, les résultats étaient proches entre les machines et d’autre part, la structure des fourrages était bien conservée. »

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Elle a finalement opté pour le modèle BVL qui a déjà effectué 1 200 h en 2 ans. « Un engin très maniable et efficace » auquel elle a pris goût. Mais si l’adage dit que le temps, c’est de l’argent, organisation au cordeau, propreté de l’élevage et gestion soignée du troupeau ne suffisent pas actuellement à atteindre une bonne rentabilité économique dans ces temps difficiles. À côté des 80 ha de SAU « entièrement dédiés à la production de fourrages », la consommation de concentrés pour assurer une niveau d’étable de 10 500 kg de lait par vache et par an pèse notamment sur les coûts de production d’un élevage dont le nombre de vaches a presque doublé récemment. « Aujourd’hui, je suis payé 220 € / 1 000 L… Le prix du lait ne cesse de baisser. Tous les jours, je suis plus riche le matin que le soir », ironise Andrea Oelkers embarquée dans la même galère que la grande majorité des producteurs de lait européens.

Des dents plutôt qu’une fraise

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Chez BVL, la tête de désilage se démarque par l’utilisation d’un « rotor à segments » plutôt qu’une fraise, explique Christian Körber.  « Notre rotor à faible diamètre entraîné par 2 moteurs hydrauliques tourne lentement, à 320 à 350 tours / min. Sans couteaux, il respecte la structure du fourrage qui est simplement coupé et transporté. » L’ingénieur met en avant la robustesse des éléments qui désilent : « 2 000 à 3 000 h de durée de vie ». Et avance que la tête d’1,8 m de large avale « 3 t / min d’ensilage de maïs et 1,5 t / min d’ensilage d’herbe en fonction de la matière sèche et de la hauteur du silo ». Le constructeur allemand qui fabrique 15 à 20 automotrices par an, principalement commercialisées en Allemagne, s’attaque aujourd’hui au marché français (100 à 120 machines par an toutes marques confondues). Son modèle pourrait être présenté au Space. 


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