Michel Rieu, économiste à l’Ifip (à gauche), et Nicolas Briand, chef cuisinier au Château d’Apigné. - Illustration Des actions concrètes pour le “Manger français”
Michel Rieu, économiste à l’Ifip (à gauche), et Nicolas Briand, chef cuisinier au Château d’Apigné.

Des actions concrètes pour le “Manger français”

Les JA d’Ille-et-Vilaine ont organisé un débat public sur le thème du « Manger français », le 9 juin à Romillé. Cette rencontre met en avant les avancées et des exemples concrets.

Dans un contexte de crise durable en agriculture, la reconquête du marché intérieur fait partie des actions portées par les FDSEA et les JA en France. « Oui le consommateur fait aujourd’hui attention à l’origine des produits. Mais si l’étiquetage des viandes fraîches permet de connaître leur origine, ce n’est pas le cas pour les produits transformés », a souligné Michel Rieu, économiste à l’Ifip, lors de la soirée-débat organisée par les Jeunes Agriculteurs des cantons de Tinténiac et Bécherel, en amont de la Fête de l’agriculture qui aura lieu cette année à Saint-Brieuc-des-Iffs, les 20 et 21 août.

Etiquetage des produits transformés

[caption id=”attachment_20113″ align=”alignright” width=”234″]Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA[/caption]

« Le consommateur est multiple. Et aujourd’hui, les plus jeunes n’ont pas les mêmes comportements que leurs parents ou grands-parents. Ils recherchent de la praticité, des plats cuisinés… », continue l’économiste. « Nous essayons d’avancer au niveau européen pour l’étiquetage des viandes dans les produits transformés, avec un logo « né, élevé et abattu en France ». La pétition que nous avons lancée au Sia nous a permis de recueillir 30 000 signatures allant dans ce sens. Le ministre de l’Agriculture a poussé notre demande auprès de l’Europe et obtenu l’autorisation d’expérimenter l’étiquetage sur les produits transformés en France », souligne Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA.

Aux yeux de Michel Rieu, les producteurs de l’Hexagone doivent aussi apporter plus que l’argument « Manger français » aux consommateurs. « Les Allemands par exemple sont en avance sur le bien-être animal. » Et tous les producteurs doivent parler davantage aux consommateurs. « Il n’y aura pas que des circuits courts ».

Avancer sur les marchés publics

[caption id=”attachment_20112″ align=”alignright” width=”222″]Dominique Denieul, maire de Piré-sur-Seiche Dominique Denieul, maire de Piré-sur-Seiche[/caption]

En termes de débouchés, le « Manger français » passe aussi par la restauration hors domicile (RHD). « 66 % du bœuf et 80 % des volailles sont importés par ce secteur », chiffre Christiane Lambert. La RHD représente près de 145 millions de repas par an pour la Bretagne. « Nous travaillons pour que des critères de proximité, d’environnement, de sanitaire, de bien-être animal, puissent être intégrés dans les marchés publics. Ce n’est pas du protectionnisme, c’est du patriotisme. » Dans le restaurant scolaire de Piré-sur-Seiche construit il y a 10 ans, des approvisionnements locaux sont privilégiés. « Les coûts sont maîtrisés avec des repas cuisinés sur place. C’est le choix que nous avons fait. Les écoles ont un rôle éducatif sur l’alimentation aussi », souligne Dominique Denieul, maire de la commune.

Une gastronomie à préserver

Dans un autre type de restauration, l’approvisionnement local trouve également toute sa place. « Aller voir les producteurs fait aussi partie de mon travail », note Nicolas Briand, chef cuisinier au Château d’Apigné. « Je me renseigne sur leurs méthodes de cultures, sur l’alimentation des animaux… Passer par des circuits courts me permet d’avoir des produits de qualité et de saison qui ont peu voyagé », poursuit le cuisinier qui a travaillé pendant plus de 6 ans en Russie. « J’importais beaucoup de produits agricoles français pour leur qualité. » « La gastronomie française est reconnue, nous avons de nombreux signes de qualité. Notre agriculture se requalifie en permanence… Nous devons nous battre pour pérenniser notre modèle alimentaire, totalement différent de celui d’autres pays comme les États-Unis », finit Christiane Lambert. 


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