aviculture-enquete - Illustration La moitié des aviculteurs ont plus de 50 ans

La moitié des aviculteurs ont plus de 50 ans

Cette année, 470 aviculteurs de 16 départements avec 1 090 poulaillers et une surface totale de presque 900 000 m2 ont participé à l’enquête avicole des Chambres d’agriculture.

La Bretagne y contribue par le biais de 155 éleveurs pour une surface de 340 000 m2 de bâtiments. « L’édition 2013 de l’enquête avait montré une baisse généralisée des marges des éleveurs. Plusieurs facteurs étaient mis en avant comme la diminution de la rémunération du poids vif par les opérateurs, une rotation en repli dans la majorité des productions et une augmentation des charges variables », rappelle Didier Goubil, président du pôle aviculture des Chambres d’agriculture de Bretagne.

« On constate une augmentation progressive de la taille des élevages. La part des élevages de grande dimension est stable. En 2000, les élevages de plus de 3 000 m2 représentaient 7,7 % de l’échantillon contre 15,5 % aujourd’hui », analyse Élodie Dezat, coordinatrice de l’enquête avicole. Elle pointe aussi le problème du renouvellement des générations. « La moitié des éleveurs enquêtés ont plus de 50 ans. » Bernard Godet, éleveur de volailles et membre de la Chambre d’agriculture de Vendée, n’est pas surpris de ce constat : « Quel jeune a envie d’investir plus de 200 000 € dans un bâtiment pour ne dégager que peu de marge ? Pour favoriser l’installation, il faut que les contrats évoluent. Les groupements ne doivent pas se cacher derrière le plan de modernisation des bâtiments. » Et Didier Goubil d’ajouter : « La marge des aviculteurs se fait sur des poulaillers amortis et ce n’est pas normal. Un jeune qui s’installe ne peut pas accepter de gagner 500 €/mois. » Nathalie Langereau, éleveuse et membre de la FRSEA des Pays-de-la-Loire fait remarquer qu’en 2012 les éleveurs ont accepté des baisses de contrat pour atténuer l’effet de la flambée des prix des matières premières. « Depuis, l’aliment a baissé de plus de 80 €/t et il n’y a pas eu de revalorisation des contrats, c’est très pesant. »

De bonnes performances en poulet

L’enquête 2014 fait ressortir de bonnes performances techniques en poulet avec une bonne tenue des marges en production standard et une augmentation des marges pour les productions sous signe de qualité. Didier Goubil précise : « En poulet standard, les éleveurs maintiennent leur marge en faisant plus de lots sur l’année, ce qui n’est pas durable. » La production de dindes est tourmentée sur cette période, les marges sont en net repli, ce qui s’explique surtout par une dégradation des performances techniques. « Les éleveurs se plaignent d’une baisse de la qualité des poussins qui impacte aussi directement leur résultat », rapporte Élodie Dezat. Point positif et commun à toutes les productions, le prix de certains intrants s’est stabilisé, voire a diminué comme le coût des matières premières pour l’alimentation animale. « Nous notons également une baisse des frais de chauffage liée à une stabilisation du prix du gaz et à une météo clémente pour le démarrage des lots », conclut Didier Goubil. Nicolas Goualan


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