Investissement, viser la cohérence

batiment-elevage-investissement - Illustration Investissement, viser la cohérence

Gestion de projet, marge de sécurité, système de financement : où placer le curseur pour ne pas hypothéquer la rentabilité de votre entreprise ?

L’investissement fait partie des besoins inhérents à la création et au développement des entreprises. Dans un contexte moins lisible pour les productions agricoles, il n’est pas facile de savoir jusqu’où aller ?

Une bonne réflexion préalable est indispensable car les projets deviennent de plus en plus conséquents : reprises d’exploitation de dimension importante, compléments de lait de plusieurs centaines de milliers de litres, nouveaux matériels et bâtiments à la technologie complexe…

Étudier les conséquences

La gestion d’un projet est à conduire dans une approche globale. L’analyse de différents repères économiques permettra d’apporter des réponses à des questions essentielles :

  • Quelle cohérence technique ? (marge brute, coût de production) ;
  • Quel équilibre économique ? (Point d’équilibre, poids des annuités) ;
  • Quelle santé financière ? (Trésorerie, capitaux propres).

La rentabilité repose en premier lieu sur la cohérence technique. Il faut dès lors faire la différence entre performances et marge brute. Bâtir un projet sur des quantités produites importantes pour compenser des marges unitaires trop faibles n’est pas un gage de pérennité.

Tout d’abord,  il est nécessaire de bien identifier et mesurer les conséquences techniques du projet : au niveau des animaux, de l’alimentation, du suivi… Quel est l’objectif final et à quel rythme cela va-t-il pouvoir se faire ? Pour chaque projet, il y a toujours plusieurs alternatives dans la manière de le mener à bien, et il est important de les étudier avant de décider.

De la même manière, la question du travail est à analyser de près, car on observe aujourd’hui une telle croissance des moyens de production /UTH que la problématique travail devient incontournable.
Les conséquences réglementaires, et en particulier environnementales seront aussi à expertiser.

Valider la faisabilité

Si la rentabilité du modèle technique est vérifiée, on peut alors voir si les besoins de financements restent cohérents. Tout d’abord, il faut établir un plan de financement qui prend en compte tous les besoins. Si les dépenses principales sont bien chiffrées (foncier, bâtiment, matériels…), d’autres le sont parfois moins car elles paraissent plus secondaires. Il s’agit de tout ce qui a trait à la capitalisation et à la trésorerie : parts sociales, stocks animaux et fourragers, délais de paiement…

On se penchera ensuite sur le type et le mode de financement pour les différents objets : prêt classique ou crédit-bail ? Y a-t-il lieu de répartir les financements entre patrimoines privés, professionnel, GFA ? Quand le projet bouleverse sensiblement le fonctionnement des ateliers, il ne faut pas hésiter à prévoir du différé au départ. Ceci permet de pallier les imprévus et de préserver la trésorerie.

Pour un certain nombre d’objets, des subventions sont parfois possibles. Il faudra préparer les dossiers nécessaires qui devront être déposés avant le démarrage des travaux. Cependant, il est prudent de pouvoir valider la faisabilité du projet sans prendre en compte les aides et subventions potentielles.

Il convient aussi de ne pas oublier les autres besoins de l’entreprise qui ne sont pas directement liés au projet, mais qui seront nécessaires dans les prochaines années. Dans les structures sociétaires, on pensera en particulier à la transmission des droits sociaux.

On analysera ensuite le prix d’équilibre obtenu par comparaison avec les prix de vente observés en moyenne (sur les 5 dernières années par exemple.) Le rapport entre les annuités et l’EBE, et le poids des annuités par unité produite (1 000 litres, kg…) donneront aussi une indication sur la sensibilité du projet aux variations de conjoncture.

Ne pas dépasser certaines limites

Enfin, l’aboutissement du projet sera dépendant d’éléments financiers que l’on constatera au niveau du bilan. Après mise en œuvre du projet, quelle sera la part des capitaux propres ? La trésorerie nette globale est-elle susceptible de rester cohérente après une période de conjoncture défavorable ? Y a-t-il des risques de dérive trop importante des comptes courants d’associés ?

Certains projets peuvent paraître faisables économiquement, mais présentent des risques financiers trop importants. Benoît Roncin / CerFrance Côtes d’Armor


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article