De l’herbe en boudin au menu des laitières

machine-boudin-remorque-ensilage - Illustration De l’herbe en boudin au menu des laitières

La SARL Raoul-Le Caër, a investi dans une boudineuse en faveur d’une bonne conservation des ensilages d’herbe et de maïs.

« J’ai découvert la boudineuse lors d’une démonstration en maïs ensilage chez Yves-Marie Le Cozannet, éleveur à Minihy-Tréguier (22). J’avoue que à  l’époque,  j’étais un peu sceptique sur une éventuelle demande des éleveurs pour du stockage de fourrage en boudins », livre Paul Le Caër, entrepreneur de travaux agricoles à Mantallot (22). Le concessionnaire français de la silo-presse Budissa Bagger, appelée plus communément boudineuse, est entrepreneur de travaux agricoles à Messeux (16). « Je suis resté en contact avec lui et je lui ai loué une machine en 2013. Je voulais tester avant d’investir 120 000 € dans ce matériel. Quelques clients, trouvaient ça assez cher, j’ai donc décidé de ne pas renouveler l’opération en 2014. Finalement, les clients ont souhaité refaire des boudins en ensilage de maïs et d’herbe, ils ont apprécié la très bonne conservation du fourrage ainsi que la qualité bien meilleure que lorsque l’on fait un tas », rapporte Yves-Marie Le Caër.

[caption id=”attachment_916″ align=”aligncenter” width=”300″]herbe-boudin-machinisme Sophie Le Chevert et son père Pierre-Yves associés en Gaec à Paimpol (22)[/caption]

Une boudineuse pour ensiler herbe et maïs

L’entrepreneur a donc décidé d’investir dans une boudineuse cette année. En ce moment, je suis en plein dans les ensilages d’herbe stockés en boudins, mais j’ai beaucoup de clients qui me demandent déjà des renseignements pour l’ensilage de maïs. » En fin de compte, Paul Le Caër va utiliser la boudineuse pour de l’ensilage d’herbe chez une vingtaine d’éleveurs sur un secteur où l’herbe ne domine pas. « Avant, les clients demandaient du débit de chantier : il fallait aller toujours plus vite. C’est souvent au silo que ça ne suivait pas. Aujourd’hui, ils sont attentifs à la qualité du fourrage et à l’importance du tassage lorsque le fourrage est stocké en silo. Avec cette méthode, il n’y a pas de problème de tassage. »
Pour M. Pantier, revendeur de la boudineuse en France, ce système offre de nombreux avantages comparés au stockage en silo.

Fonctionnement de la boudineuse

Le fourrage passe dans la machine qui est équipée d’un tapis, de démêleurs et d’un rotor pour les silos-presses. L’herbe (ou le maïs) est ensuite pressée dans un grand tube en plastique souple appelé gaine, qui se déplie lentement de la machine au fur et à mesure que celle-ci avance. L’avancement de la machine est freiné et ce freinage gère la compression du fourrage dans la gaine.

Préserver un fourrage de qualité

« Cette méthode permet de gagner en flexibilité. Le boudin peut être déposé là ou l’éleveur le souhaite (de préférence sur un sol stabilisé) ce qui permet d’économiser sur d’éventuels frais de transport. Le boudin est confectionné en rapport avec le volume à stocker. C’est aussi le meilleur moyen de préserver la qualité du fourrage tout en limitant les pertes. Cela n’exige pas de construction bétonnée et il n’y a aucun écoulement de jus. » Il poursuit : « Il n’y a plus la problématique du bâchage et débâchage du tas et le temps que ça prend. Les éleveurs fidèles à la technique constatent un gain de nourriture de 10 à 20 % grâce à la diminution des pertes par fermentation lors de la confection du silo. Ils observent aussi une qualité de fourrage amélioré avec une fertilité des animaux qui progresse, des taux supérieurs et une absence de butyriques. » Nicolas Goualan


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