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Lait : Ouvrir l’œil sur le coût alimentaire

Le coût alimentaire représente près du quart du coût de production du lait. Des ajustements peuvent être payants pour préserver la marge.

La première campagne laitière de l’ère post-quota démarre dans une conjoncture difficile. Le prix du lait ne couvre pas le coût de production. Le coût alimentaire, qui recouvre le coût des fourrages produits et les achats d’aliments, a atteint un pic à 100 € par 1 000 litres en 2013. Il reflue à 93 € pour l’année 2014, grâce à une année fourragère favorable et à un tassement des cours des matières premières.

Equilibrer sa ration

Il faut distinguer, d’une part, les aliments azotés comme les tourteaux de colza ou de soja, qui permettent d’équilibrer le maïs fourrage riche en énergie, et d’autre part, les aliments complets équilibrés, la plupart du temps des céréales et du soja en mélange. Il n’est pas possible de se passer de la première catégorie, sous peine de voir la production de lait chuter brutalement. Une ration à base d’herbe de qualité n’a, par contre, pas besoin de complémentation azotée. Le niveau de lait produit avec ces fourrages équilibrés dépend du potentiel génétique des animaux, et varie donc suivant les troupeaux. Ce lait coûte environ 73 € par 1 000 litres en coût alimentaire, pour une part de maïs ensilage de 40 % dans l’assolement (moyenne étude de groupe CerFrance Bretagne).

[caption id=”attachment_1051″ align=”aligncenter” width=”300″]Marge-cout-alimentaire-lait Marge sur coût alimentaire du lait produit avec un concentré de production. Le prix du lait et des matières premières sont tous deux volatils. C’est la combinaison des deux qui fait varier la marge. Par exemple, à moins de disposer d’un aliment complet à moins de 270 € par tonne, il n’est économiquement pas intéressant de produire du lait payé 310 € par 1 000 litres.[/caption]

Ajuster les concentrés

L’utilisation des aliments complets mérite d’être ajustée suivant le prix d’achat de ces derniers et le prix du lait. Des résultats expérimentaux de la station de Trévarez montrent qu’un kg de concentré de production permet de produire de 0,8 à 0,9 kg de lait au maximum au-delà d’une ration de base équilibrée. Ce constat permet de calculer la différence entre le prix du lait et le coût d’aliment complet nécessaire pour le produire (voir graphique). Lorsque la marge sur coût alimentaire est négative, comme c’était le cas entre mai 2012 et mai 2013, ce lait est produit à perte. Depuis novembre, c’est également le cas pour le lait vendu à prix B. Dans ce cas, mieux vaut ne plus distribuer de concentrés de production.

Et le concentré de production ?

Les expérimentations de la Chambre d’Agriculture montrent que la diminution du concentré de production n’a pas d’incidence sur la santé, la fertilité des vaches, ni sur la reprise de la production laitière. Par contre, diminuer les concentrés de production implique d’avoir suffisamment de fourrages de qualité pour les distribuer à volonté. Si le lait est produit par des vaches supplémentaires et donc des fourrages équilibrés, il reste intéressant de le produire. Même si la marge sur coût alimentaire de ce lait ne couvre pas la totalité du coût de production, il permet de couvrir une partie des charges de structure.

[caption id=”attachment_1054″ align=”aligncenter” width=”300″]Marge-cout-alimentaire-lait-marginal Le prix du lait et des matières premières sont tous deux volatils. C’est la combinaison des deux qui fait varier la marge. Par exemple, à moins de disposer d’un aliment complet à moins de 270 € par tonne, il n’est économiquement pas intéressant de produire du lait payé 310 € par 1 000 litres.[/caption]

Suivi du coût alimentaire

Le suivi du coût alimentaire est plus que jamais indispensable au pilotage d’un atelier lait. Cela implique d’être vigilant sur l’effectif de vaches et la gestion des surfaces fourragères. Car, être à court de fourrages peut coûter très cher. C’est ce qui s’est passé en 2012, où la mauvaise année fourragère (en particulier dans le Finistère) a rajouté des difficultés à une conjoncture laitière difficile. Pour 2015, les conditions climatiques, en plus de l’évolution du prix du lait, seront un paramètre important dans le revenu des producteurs laitiers. Pascale Van Belleghem /CerFrance Finistère


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