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Tomate : baisser ses coûts d’énergie pour augmenter ses marges

Dans un contexte parfois difficile en culture de tomate sous serres, il est judicieux de regarder les postes énergivores.

Le bois comme système de chauffage. C’est ce qu’a choisi ce serriste installé sur Cléder (29). Associé avec ses deux frères, Bernard Caroff a fait installer des chaudières à bois déchiqueté sur les 3 sites de production. Cette décision a été prise dans une optique de développement durable de l’entreprise. « J’ai fait le pari il y a quelques années que les charges partiraient à la hausse et que le chiffre d’affaire resterait stable, et c’est ce que nous constatons aujourd’hui. Les marges brutes des entreprises s’érodent.

Le premier levier à actionner pour inverser cette tendance, reste le travail sur les charges, comme les coûts d’énergies. J’ai donc choisi de travailler sur ce domaine », commente Bernard Caroff. Avec 7 mégawatts de puissance de chauffage sur le site de Cléder, le pari est aujourd’hui réussi. Pour s’assurer l’approvisionnement en bois déchiqueté, Bernard Caroff et ses frères ont créé une société spécialisée dans la filière bois. Assurant la récupération, l’abattage, le broyage et le transport, Bois Service propose désormais des prestations à d’autres producteurs ou aux industriels intéressés.

Confort de chauffe

Le chauffage d’une serre en hiver est très énergivore. « Quand un système de culture sous serre utilise de l’énergie fossile pour chauffer l’ensemble du volume, on veillera à économiser le chauffage car c’est un point très onéreux. Lorsque l’installation de chauffage est performante et économe, on gagne en productivité.  » A la mise en place des jeunes plants de tomate à la fin novembre, les 4 à 5 mois suivants sont en effet cruciaux pour le développement de la plante. Chauffer correctement à cette période de l’année permet donc de renforcer les défenses naturelles de la plante en la rendant plus robuste.

Point à respecter pour une installation bois

Le bois utilisé doit être sec et de bonne qualité : « Nous utilisons exclusivement du bois de catégorie A, de belle qualité, issu du recyclage de bois de palette, de souche mais aussi de déchets d’abattage de paysagistes. Le stockage, plus volumineux, est aussi à réfléchir car c’est un système plus imposant que le gaz. Il faut aussi être très vigilant sur la maintenance du système. Le produit est acheminé mécaniquement au corps de chauffe. Les pannes peuvent donc être plus fréquentes. Une personne est dédiée à la maintenance sur chaque site de production car 2 heures de suivi technique sont nécessaires quotidiennement. »

Autonomie en 2020

Les coûts de chauffage d’une serre sont estimés de 10 à 13 €/m2 pour un système gaz, 6 à 8 €/m2 pour une installation au bois ou en cogénération. Cette dernière solution, Bernard Caroff y pense « Je souhaite devenir totalement autonome en énergie d’ici 2020. Les installations vont se développer : 10 % seulement des serristes sont équipés de chauffage au bois. Les systèmes mixtes cogénération/ bois permettent cette autonomie : la cogénération fonctionne l’hiver et le bois prend le relais » suivant les contrats passés avec l’EDF.

Esprit d’entreprise

Bernard Caroff et frères cultivent aussi un esprit d’entreprise particulier. « L’énergie est un levier considérable pour élever ses marges, mais il faut aussi regarder du côté des ressources humaines. Nous responsabilisons notre personnel sur le travail à accomplir. Ainsi, chacun bénéficie de formations fréquentes sur les aspects sanitaires des cultures, comme la détection de maladies ou la reconnaissance des insectes ravageurs. Le chef de culture a pour mission le collectage des informations sur la santé des plantes par une relation permanente avec le personnel cueilleur », conclut le producteur. Fanch Paranthoën


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