trefle-violet-agronomie-loic-chesnin-thehillac-semence - Illustration Trèfle : intéressant même à 3 feuilles

Trèfle : intéressant même à 3 feuilles

Multiplication de semences Intérêt agronomique et demande forte… la production de semences de trèfle violet a tout pour plaire. En maîtrisant l’itinéraire technique et si la météo ne joue pas les troubles fêtes, la rentabilité est rapidement atteinte, d’autant que le culture peut se conduire sur 2 ans. Loïc Chesnin, agriculteur à Théhillac (56), s’est lancé en 2012.

Éleveur de porcs, en fabrication d’aliment à la ferme pour les truies, Loïc Chesnin réfléchit son assolement en fonction des besoins de son élevage. Avec des céréales et du maïs pour l’alimentation des animaux, du colza pour la rotation et l’épandage, Loïc cherchait une culture supplémentaire pour allonger ses rotations. « Outre la rotation, mes objectifs étaient de diminuer la pression en adventices, de casser le cycle des maladies et d’étaler le travail sur l’exploitation. J’ai d’abord pensé au lupin, mais celui-ci me semblait trop salissant. » Parmi les semences fourragères, le trèfle violet bénéficie de nouveaux débouchés, notamment en Europe du Nord. La demande est forte et Triskalia développe la production. Loïc sème 6 ha à l’automne 2012. « Mes sols à tendance acide conviennent au trèfle. De plus la région est un peu séchante, ce qui est favorable pour le trèfle, car il faut de l’humidité mais pas trop », précise Loïc.

Marge brute à l’hectare 2013 (moyenne Triskalia)

  • Produit / ha : 1 200 €
  • Rendement moyen / ha : 400 à 700 kg
  • Semences : 45 €
  • Phytos : 245 €
  • Récolte : 160 €
  • Marge brute : 750 €

Invisible l’hiver…

Le semis s’effectue fin août-début septembre. Il s’agit d’une étape importante pour la réussite de la culture. Il faut une terre fine et rappuyée. « La levée doit être particulièrement surveillée et attention aux limaces ! » Le premier désherbage a lieu à l’automne (anti-graminée + anti-dicotylédones), au stade 3 feuilles du trèfle. Ensuite, la culture va végéter pendant tout l’hiver, à peine visible sur la parcelle. Le trèfle a en effet besoin de chaleur et de lumière pour se développer. Au printemps, un « déprimage » (fauche ou broyage) permet de regrouper la floraison et d’éliminer un certain nombre d’adventices. La floraison a lieu en juillet, pour une récolte fin août – début septembre. Celle-ci est précédée d’un défoliant pour faciliter le battage. La maîtrise de la récolte est primordiale, elle passe par une bonne dessiccation, mais aussi un réglage précis des machines. « Mon entrepreneur a d’ailleurs participé à une journée de formation organisée par la station de semences de Triskalia en 2013 » explique Loïc Chesnin. Les graines sont ensuite séchées, en fond de remorque, par un brassage régulier. « Avec de bonnes conditions météo, cela prend moins d’une semaine. » Elles sont conditionnées et stockées sur l’exploitation, jusqu’à leur enlèvement.

[caption id=”attachment_9103″ align=”aligncenter” width=”300″]Loïc Chesnin (à gauche) s’est lancé dans la multiplication de trèfle en 2012 Loïc Chesnin (à gauche) s’est lancé dans la multiplication de trèfle en 2012 (récolte 2013), pour allonger ses assolements. Le suivi technique de la culture est assuré par Sébastien Huby (à droite).[/caption]

Un premier bilan positif

Après une première année, Loïc Chesnin est positif sur cette culture : « Elle correspond bien à mon attente d’étalement du travail. De plus, avec une légumineuse, je diminue mes coûts de fertilisation puisque la culture n’a pas besoin d’azote et qu’elle apporte environ 50 unités à la culture suivante (gain d’un passage). La possibilité de désherbage et le déprimage du trèfle permettent de bien préparer la parcelle à la conduite suivante d’un blé. Enfin, avec ses racines pivot, le trèfle améliore la structure du sol. Le seul inconvénient est l’investissement de départ (semis) qui n’est valorisé qu’à l’automne suivant. Mais avec une conduite sur 2 ans, j’amortis le coût du semis sur une période plus longue. » La production de semences de trèfle s’annonce donc pérenne sur l’exploitation de Théhillac, à tel point que Loïc a prévu d’augmenter ses surfaces si les résultats de 2014 confirment l’essai. Marie-Laure Louboutin / Triskalia

L’avis de Sébastien Huby, technicien semences Triskalia

La production de semences de trèfle demande de la chaleur et de l’ensoleillement. Elle correspond donc plutôt au sud de la Bretagne. Le choix des parcelles est primordial pour obtenir une semence indemne de légumineuses et sans rumex de préférence (il n’existe pas d’anti-rumex homologué sur trèfle). Le trèfle est une espèce assez souple qui s’accommode bien des sols acides (pH optimum entre 6 et 7). Il préfère les terres bien drainées.

La préparation du sol doit être soignée, autant que possible vierge de débris végétaux. La préparation du lit de semences doit être très fine, au besoin le passage du rouleau peut être réalisé avant le semis. Les plus grosses mottes de terre ne doivent pas dépasser 3 cm. Le semis est réalisé fin août / début septembre, à 5 kg/ha et à une profondeur de 1 à 2 cm maximum. Il est important de bien rappuyer le sol après le semis au cultipacker. L’autre étape sensible est le battage. C’est une opération délicate car les pertes peuvent être importantes. Pour les limiter, on agit sur le déclenchement de la récolte (ensoleillement), et sur le réglage de la moissonneuse.

Contacts station de semences : La multiplication de semences vous intéresse ? Contactez la station de semences de Triskalia : contact-semences@triskalia.fr


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article