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Engorgement en eau des parcelles, des impacts limités au stade tallage

Les conséquences d’un engorgement des sols vont dépendre de la période à laquelle il intervient. Entre le stade début tallage et le stade redressement, l’excès d’eau a des impacts limités.

Les fortes pluies intervenues depuis la mi-décembre, supérieures à 2 ou 3 fois la normale, ont entraîné un engorgement en eau des sols. Lors de la période de germination des cultures, les conséquences sont importantes. Les risques sont plus limités durant la période de tallage, mais ce dernier peut être affecté si l’excès d’eau perdure.

La germination, le stade le plus sensible

Pour les parcelles semées en décembre qui n’avaient pas encore levé, l’engorgement des sols peut conduire à de fortes pertes à la levée. A partir de 5 jours d’ennoiement du sol lors de la germination, on observe 50 % de pertes à la levée. Si l’ennoiement dure plus de 15 jours, les grains qui ont commencé à germer meurent.

Conséquences limitées au tallage

La majorité des parcelles semées entre octobre et mi-novembre se situent au stade tallage. Entre le stade début tallage et le stade redressement, l’engorgement des sols a des impacts limités. Les excès d’eau ont pour première conséquence de provoquer une asphyxie au niveau des racines. L’eau prend peu à peu la place des gaz du sol et l’oxygène devient limitant. Les racines cessent alors leur croissance ce qui conduit à une diminution de la masse racinaire. Lorsque la culture est de nouveau aérée, la croissance reprend et compense rapidement le retard enregistré.

L’asphyxie consécutive à l’excès d’eau ralentit également l’absorption des éléments minéraux et de l’azote en particulier. La carence en azote se manifeste par un jaunissement des feuilles âgées puis de l’ensemble du feuillage si la carence se prolonge. La seule composante du rendement pouvant être altérée à ce stade est le niveau du tallage qui conduira au peuplement épis/m2. Si le tallage est insuffisant au début du redressement, le peuplement épi peut être affecté, mais la plante compense généralement ce déficit par un accroissement du nombre de grains/épi.

Des risques si la situation perdure

Dans les situations de semis précoces, où la culture a déjà bien tallé avant l’excès d’eau, les préjudices s’avèrent beaucoup plus réduits. Le nombre d’axes racinaires et la profondeur d’enracinement rendent la culture beaucoup moins sensible. Par contre, si l’engorgement du sol perdure durant toute la période de tallage, l’enracinement pourra être affecté et rendre ainsi la culture plus sensible aux déficits d’alimentation azotée et de stress hydrique en fin de cycle. Un excès d’eau intervenant courant montaison aura plus d’impact. La montée à épi et la fertilité épi (nombre de grains/épi) seront affectés, en particulier si les cultures sont restées en situation de carence azotée pendant la quasi-totalité de leur cycle. Eric Masson, Arvalis /Institut du végétal


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