Berger sans terre : une installation atypique

Élever des brebis sans posséder de grandes surfaces est possible. Les réseaux d’élevage Inosys dressent le portrait de ces installations hors normes, entre choix de vie, pastoralisme et contraintes territoriales.

brebis et agneaux dans un champ de colza - Illustration Berger sans terre :  une installation atypique
Brebis et agneaux dans une parcelle de colza. | © Paysan Breton

Un berger sans terre possède des brebis, mais pas la surface fourragère suffisante pour les nourrir, selon la définition du réseau d’élevage Inosys qui s’est intéressé au fonctionnement de ces installations atypiques. Deux contextes se dessinent. Dans les zones de déprise ou les espaces naturels protégés, l’objectif est de rouvrir le milieu, entretenir les sols et prévenir les incendies. En plaine, il s’agit de pastoralisme additionnel sur couverts végétaux ou dans des vergers, dans des zones à forte pression foncière.

Dans tous les cas, il s’agit souvent d’un choix de vie. La formation agricole initiale n’est pas toujours présente, l’installation pouvant se faire en reconversion professionnelle, à titre principal ou secondaire. L’objectif reste néanmoins bien de produire des agneaux et de vivre du métier. Les investissements sont modestes : moins de 100 000 €, dont 40 000 à 60 000 € pour le troupeau. Les équipements restent minimes : matériel de contention, clôtures électriques, cuve et voiture suffisent. Mais la viabilité économique reste complexe à analyser, dépendant des surfaces récupérées et des prestations.

Le démarrage se fait avec 50 brebis sur 1 à 2 ha, puis la taille du troupeau peut monter jusqu’à 150-200 animaux selon les surfaces accessibles. Les brebis sont de races rustiques et possèdent de bonnes qualités maternelles pour l’agnelage en plein air, calé selon la pousse de l’herbe, sans dessaisonnement.

Dans les zones céréalières par exemple, les mises bas peuvent avoir lieu en août-septembre, sur repousse de colza ou couverts végétaux de courte durée, avec vente des agneaux en décembre-janvier ; ou en mai, avec lactation sur prairies temporaires et luzerne pâturée avant sevrage en septembre. La charge mentale reste élevée : disposer de pâturage au bon moment et en quantité suffisante, gérer la divagation des animaux et le partage du territoire avec d’autres usagers. Un chien de troupeau est indispensable face aux attaques ou vols, mais complique les relations avec le voisinage et nécessite une formation.

Carole David


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